Delacroix…. Le peintre félin…

Publié le 24 janvier 2010 par Artyficielles

Eugène DELACROIX, Cheval sauvage terrassé par un tigre (détail), 1828, encre, aquarelle et gouache, 13,5 x 20,1 cm. New York, collection Karen B. Cohen © Collection Karen B. Cohen, New York

Une Passion pour Delacroix, la collection Karen B. Cohen
Dans la vie de chacun, il  existe des choses fondamentales. En ce qui me concerne, le Chevaux, les Félins et le Maroc… un peintre réunit ces trois items : Delacroix : à mes yeux l’un des plus grands peintres et dessinateurs de tous les temps.
Pour quelles raisons ?
Ses sujets, le génie graphique et l’envolée de son trait de crayon m’émeuvent au plus haut point.
La remarquable collection de Karen B. Cohen couvre tous les domaines : des carnets de croquis aux grandes feuilles, des copies d’après Raphaël ou Rubens aux recherches pour les vastes décors muraux (qui font dire ceci à l’artiste « Mon cœur bat plus vite quand je me trouve en présence de grandes murailles à peindre »),  des sujets religieux aux illustrations d’après Shakespeare ou George Sand (les compositions les plus célèbres répondant à des commandes publiques), des combats d’animaux sauvages (Pur-sang terrassé par un félin — affiche de l’exposition) ou nus « écorchés » aux flamboyantes scènes marocaines.
L’artiste parlait d’ailleurs du Maroc en ces termes :« Nous allions chercher un pays inconnu ». En effet, dans les six premiers mois de 1832, Delacroix accompagna au Maroc l’ambassadeur de France, le comte de Mornay, venu négocier avec le Sultan Abd el-Rahman les arrangements nécessaires consécutifs aux débuts de la conquête de l’Algérie. L’artiste, qui n’avait quitté la France qu’en 1825 pour un court séjour à Londres, découvrit dans cette expédition plus que la luminosité du sud : « le sublime vivant et frappant qui court ici dans les rues et vous assassine de sa réalité ».
Le côté fascinant de cet artiste réside dans son intemporalité qui s’intègre si bien dans notre XXIème siècle.
Ces croquis effectués « sur le vif » pourraient parfaitement avoir été réalisés aujourd’hui : une approche très « photographique » en somme du dessin, une vision finalement totalement avant-gardiste des techniques traditionnelles que représentent la Peinture et le Dessin. Tout particulièrement dans ces représentations de chevaux et de félins.
Pour Delacroix, « Les hommes sont des tigres » : son entourage le décrivait apparemment volontiers comme un lion farouche se sentant proche du monde des félins.. guettant leur proie ou prêts à combattre jusqu’à ce que mort s’en suive..
Cette exposition est donc le fruit d’un travail d’une collectionneuse américaine, Karen B. Cohen, ayant ressenti cette passion pour Delacroix et ayant judicieusement mis ses moyens financiers au service de la constitution de cet ensemble, dont l’essentiel ira rejoindre ultérieurement les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, institution dont cette dernière est Honorary Trustee. Soucieuse de comprendre l’art de ce grand artiste, cette dernière a alors commencé discrètement une quête exigeante de près de trente ans pour rassembler manuscrits, carnets, œuvres préparatoires, dessins, esquisses peintes… que vous allez découvrir si vous avez l’envie de vous déplacer au musée Delacroix.

Eugène Delacroix (1798-1863) Tigre aux aguets, 1839. Plume et encre © Collection Karen B. Cohen, New York

Du 16 décembre 2009 au 5 avril 2010

Tous les jours sauf le mardi, de 9h30 à 17h (fermeture des caisses à 16h30).
Informations : 01 44 41 86 50Tarif : 5 euros

Gratuit pour les moins de 26 ans, ressortissants de l’Union européenne et pour tous le 1er dimanche de chaque mois

Accès gratuit avec le billet d’entrée du musée du Louvre le même jour.

Musée Eugène-Delacroix

6 rue de Furstenberg 75006 Paris

Métro Saint Germain (ligne 4), Mabillon (ligne 10)

www.musee-delacroix.fr