De la volatilité des opinions

Publié le 25 janvier 2010 par Careagit
Le No Sarkozy Day, c'est cette superbe mobilisation de la France (surtout celle qui blogue... et... de Paris, essentiellement) contre Nicolas Sarkozy. L'idée originiale est un benchmark de ce qui fut une mobilisation sans précédent en Italie contre Berlusconi. L'idée c'est que les blogueurs, défenseurs parmis les derniers défenseurs des libertés, unissent la masse contre un homme. En principe, il est coutumier de défendre des idées, choses que la plupart des participants à ce mouvement continuent de faire singulièrement sur leurs blogs personnels. En nommant un tel évènement le "No Sarkozy Day", cela présente le précieux avantage de clairement positionner le débat sur le terrain des personnes et pas sur celui des idées, quoi que puissent en dire les auteurs.
Au début, ce No Sarkozy Day est arrivé de nulle part. Crée par l'on ne sait bien qui. A cette période, nos blogueurs stars se sont empressés de tuer dans l'oeuf ce mouvement en publiant un communiqué solennel, comme il est désormais coutume de faire dès lors que plusieurs blogueurs participent à un évènement de ce calibre. Visiblement, l'idée d'un soulèvement populaire ne semblait pas tellement plaire aux gros poissons de notre blogosphère, qui se sont empressés de le renier en bloc.
Le problème c'est que l'ingrédient incontournable de la recette d'un bon gros buzz est l'accord "du haut de la pyramide", nos fameux gros poissons. Sans eux, il eut été très complexe de faire naître un embryon de buzz sur la toile, susceptible de grossir ensuite dans les médias mainstream etc... Donc, à la guerre comme à la guerre, le texte s'est peu à peu transformé, sous l'impulsion, semble t-il de notre ami Dedalus, épousant les desideratas de ses signataires, qui, évidemment, se sont enfin décidés à le signer. Choses remises en place, le haut de la pyramide venait de s'approprier le prochain buzz. Non mais oh, qu'est ce qu'ils croyaient les petits cons ?
Signe des temps, l'appel au "No Sarkozy Day" s'avère donc être un texte brut amendé par ses signataires, une sorte de wiki ou, au choix, un bel exemple de politique participative. Le sens du vent à changé, emportant avec lui, engagements et certitudes de certains. Les notions de soulèvement populaire et de démission ont été retirées mais l'essence du texte demeure le même, se faire mousser en copiant l'idée de nos amis Italiens.
Preuve s'il en est de la flexibilité (c'est peu dire) des opinions de certains, d'autres, à gauche, se sont empressés de dénoncer ce revirement. Comme quoi la nouvelle mouture de ce texte ne règle pas tout.
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A lire, le compère Kiwisien, Chafouin