Dans dix jours, elle enlève le haut

Par Georgesf

Le haut, ce sera juste le masque, rassurez-vous. Dans dix jours, la commissaire sort dans le grand monde. En attendant, elle se débarrasse de quelques travaux administratifs. Elle relit la circulaire AD 98-4 du 6 juillet concernant le tri et la conservation des documents produits ou reçus par les commissariats de police.


Ladite circulaire se situe dans la continuité de la circulaire AD 94-3 du 17 janvier portant sur le traitement et la conservation des documents produits ou reçus par les services de police. Les principes énoncés dans le cadre de cette circulaire s’appliquent évidemment aux commissariats. Aussi convient-il de se reporter à ce document pour prendre connaissance des règles générales concernant les archives et la documentation, des modalités de versement des archives du service aux archives départementales et des conditions de communication des archives versées.

C’est juste le premier paragraphe de la circulaire, il y en a quatorze pages comme ça. Quatorze pages de paperasse pour dire quoi faire de la paperasse. Et ça, l'auteur ne l'a même pas inventé, il est allé vérifier. Et la commissaire bout. Car si la commissaire n'aime point les vers, elle aime encore moins la prose de ceux qui nous gouvernent. Elle est impatiente de sortir, de respirer un bon air pollué, d’aller à la rencontre des vrais gens, surtout des vrais faux-culs, des vrais coups tordus. Ah, si elle savait ce qu’on lui prépare en haut lieu !


Elle bout surtout d’enlever ce ridicule petit masque dont l’auteur l’a affublée en attendant la sortie. Un truc grotesque qui fait même sourire le monsieur dans le cadre - il fait pourtant le maximum pour se donner l’air sérieux.
Elle ajuste sa chemise un peu trop flottante, parce que ça lui fait du bide. Mais après ajustement, la commissaire semble avoir plus de bide, alors elle laisse flotter. C'est agaçant, ces quelques kilos en trop, encore une invention de l'auteur. Elle se dit qu’il faudrait prévoir une charte de bonne conduite entre les auteurs et leurs personnages. Mais elle craint que ça ne se traduise par une nouvelle circulaire.

La commissaire Viviane Lancier, troisième division de la police judiciaire, regarde le calendrier, et soupire :


Vivement le 4 février !