Lisez sur mes lèvres

Par Lilicastille




On sait bien que depuis toujours les femmes sont au centre de l’attention des hommes et que ceux-ci n’en finissent plus de pendre à leurs lèvres...

Et bien depuis quelque temps, embrasser la bouche des femmes est devenu une valeur sûre pour les sociologues et les courtiers en bourse. Si.

On connaissait déjà tout un ensemble d’indices merdouilleux comme celui de la longueur des jupes des femmes ou l’indice de la souffrance des ménages (alors qu’on sait très bien que faire le ménage est super pénible), mais là, plus loin que le loin : l’index du rouge à lèvres ou "leading lipstick indicator" nous démontre que les ventes de bâtons de rouge à lèvres sont liées à la santé des marchés boursiers (à ne pas confondre avec les bourses des courtiers, quoique la corrélation est vraisemblablement la même). En gros, plus les marchés voient rouge, plus  les femmes s’empourprent la cerise. Arrêtez d’avoir l’esprit mal placé, c’est tout à fait déplacé sur ce blog !

 


 

Evidemment, comme dans notre belle société de consommation rares sont les études financées autrement que pour produire et vendre plus, le thermomètre buccal de l’économie est  un gros coup de pub de Leonard Lauder, PDG d’Estée Lauder. Et moi je dis bravo.


Je dis bravo car Mister Big Stick n’a pas tout à fait tort et a bien fait travailler sa flopée de stagiaires sous-payés puisqu’un ensemble de données tendent à corroborer sa thèse. On constate par exemple que lors de la grande dépression de 1929, les ventes de tubes cosmétiques avaient bondi de 25% en dépit d’une économie à l’agonie.

Pour messieurs les sociologues, la femme repousse instinctivement (car forcément une femme marche à  instinct et non par raison, contrairement aux sociologues qui se masturbent par passion en inventant des indices séxopathes comme celui de la mini-jupe ou de la hauteur des talons des consommatrices)… elle repousse donc les gros achats d’équipement, de voitures, d’électroménager, mais mettra volontiers la main au portefeuille (rose, messieurs les sociologues, rose !) pour un rouge à lèvres bien choisi qui lui procurera un mini orgasme sans écorner son budget.  C’est un achat de compensation à effet immédiat sur le moral, un peu comme un collier breloque chez H&M ou un macaron chocolat au lait – passion chez Pierre Hermé, ça fait toujours plaisir et ça coute pas cher.

Pour les psychologues enfin, le rouge est la couleur qui se remarque immédiatement et qui symbolise le pouvoir, la passion, la violence et l’arrogance. Bon, c’est un peu ma couleur préférée. Je ne sais pas comment je dois le prendre. Ceci étant dit, un trait de rouge sur les lèvres, c’est donc un geste guerrier et symbolique, un remède prêt-à tartiner pour rester maître de son destin dans l’adversité.

A lors les filles, à vos tubes ! Et, en ce qui me concerne, je préfère de loin un Chanel à un Estée Lauder...