Sarko : la soupe au bistrot !

Publié le 26 janvier 2010 par Dominik89
Hier, grande soirée Sarkozy sur TF1 ! D'habitude, les Journaux Télévisés célèbrent chaque jour son action politique en le couvrant de louanges. Cette fois, cadeau bonus : un quart d'heure d'interview servile par Laurence Ferrari. Seule tentative de question punchie avec l'interrogation sur le salaire d'Henri Proglio. Elle s'est soldée par une réplique cinglante du président indiquant que si on parlait du salaire de Laurence Ferrari en le comparant à celui d'un Smicard, cela pourrait aussi choquer. Bizarrement, pas un mot sur son propre salaire à lui et la très généreuse augmentation qu'il s'est octroyé en début de mandat. Câlé à environ 20 SMIC, il est assez confortable aussi, surtout pour quelqu'un qui n'a rien à payer.
Echaudée par cette réplique aussi cinglante qu'inélégante, Ferrari est restée dans les stands, moteur câlé. L'interview se transformant en auto-célébration, sport favori de notre ami Sarkozy.
Venait ensuite le président face aux Français. Bon, face à 11 compatriotes soigneusement sélectionnés par TF1. On se doutait que le chef de l'exécutif ne serait guère mis en danger et on ne fut pas déçu. Mis à part un syndicaliste CGT qui a su poser des vraies questions sur les délocalisations, les licenciements et les salaires mirobolants de certains patrons. Sarkozy a conservé son calme pour nous assener sa théorie du patron compétent méritant son salaire. Rien sur les nullos qui s'en vont avec des millions de stock-options et une retraite chapeau à l'avenant. Il a préféré mettre en parallèle le salaire de certains footballeurs. Même si je trouve aussi que le salaire des stars est extravagant, il ne fait qu'obéir à la logique libérale qui est le crédo de l'UMP. Au final, même ce Français combattif était bien choisi par TF1, car c'était LE syndicaliste, qui plus est CGT. Par conséquent, l'électeur de droite ne voyait en lui que l'éternel figure protestataire de rigeur. Logique qu'un syndicaliste CGT soit là pour râler. Les autres Français se sont laissés embobinés par le calme affiché par Sarkozy. Il était là pour donner une image plus présidentiel et il a réussi à le faire. C'est une bête télévisuelle, on le savait déjà.
Mais finalement, qu'a-t-il dit ?
Il a annoncé à la chômeuse que le chômage allait régresser très rapidement, contredisant par là même toutes les prévisions économiques en la matière. L'important n'étant pas de dire la vérité, mais d'emporter l'adhésion de son interlocutrice.
Il a promis que l'électricité n'augmenterait pas, annonce contredite elle-aussi dès le lendemain.
Il a promis que les professeurs contractuels allaient être embauchés. On parie qu'il n'en sera rien ?
Il a déclaré que les voitures vendues en France seraient produites en France. A ce jour, Renault produit 75 % de ses voitures à l'étranger et Peugeot 53 %. Cette annonce est donc aussi vraie que les précédentes.
Il a promis à la productrice de lait qu'il irait la voir dans son exploitation. Je ne le parierai pas, mais c'est peut-être la seule annonce qui ne sera pas complètement bidon.
Au milieu de tout ça, on a vu un Jean-Pierre Pernaut couper les Français, surtout dès qu'il était un tant soit peu incisif avec Sarko. Vous n'avez pas regarder ? Vous avez eu bien raison.
Au passage, on apprend qu'une photo de l'auto-entrepreneuse en compagnie de François Fillon circule sur internet. Voilà un panel vraiment bien choisi...

Dominik


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