Vision de marques

Publié le 27 janvier 2010 par Gommette1

En ce moment, dans les tunnels publicitaires de la télévision, les deux constructeurs automobiles français Renault et Peugeot diffusent un film institutionnel très révélateur de leurs croyances en l’avenir.

L’un des films est pompier, banal, ennuyeux, l’autre est vif, inventif, attrayant. L’un est l’expression d’une entreprise qui doute d’elle-même, qui doute du monde automobile (un comble !) —Renault ; l’autre émane d’une entreprise, qui, du haut de ses 200 ans, rebondit avec la crise économique et se projette dans le futur —Peugeot.

Ces deux communications disent en substance la même chose : l’automobile qui a façonné notre existence au cours du dernier siècle, doit adopter de nouveaux profils et de nouveaux usages, doit réinventer les motorisations et les déplacements, un impératif qui va au-delà de l’écologie.

Il ne s’agit pas ici de juger des modèles proposés et produits par ces deux constructeurs nationaux ; avec des véhicules stylistiquement attractifs et technologiquement performants, ils comptent encore sur le plan international dans un secteur en pleine révolution. Mais quand Renault signe son message par « Drive the change », Peugeot lance « Motion & Emotion ». L’un est plat, fade, l’autre est dynamique, piquant.

Renault tue symboliquement l’automobile avec son ambition électrique, pendant que Peugeot la fait renaître. Et l’intervention élyséenne dans les affaires du constructeur au losange ne va pas arranger les choses : quand les politiques se mêlent de la stratégie économique des entreprises, il faut s’attendre au pire...

Il y a trop de constructeurs automobiles dans le monde, mais s’il ne devait en rester qu’un, ce ne serait sans doute pas Renault.