L'indigne indignation de Serge Grouard

Publié le 27 janvier 2010 par Pascal_martineau

Lamentable plaidoirie que celle de Me Guy Lemaignen, frère de, lundi 25 janvier devant la cour d’appel d’Orléans, contre le ci-devant Antoine Bardet qui contestait l’ordonnance prise contre lui dans l’affaire qui l’oppose à Serge Grouard. L’avocat de ce dernier a sans gêne traité l’ancien blogueur orléanais de « lâche ». Souvenons-nous de la grande mansuétude dont avait fait preuve le maire d’Orléans lorsqu’un commentaire - anonyme lui aussi - et hautement diffamatoire à l’encontre de Simone Veil avait été publié par l’un de ses conseillers municipaux, le villièriste Quentin Thomas, sur le blog de ce dernier. Le premier magistrat d’Orléans avait certes fini par condamner des propos qui accusaient ni plus ni moins de génocide l’ancienne déportée, auteure de la loi sur l’avortement. C’était le moins que l’on pouvait en attendre. Pas une seule sanction en revanche contre son jeune colistier, pas un mot pour dénoncer l’irresponsabilité – pour le moins – dont il a fait preuve en publiant sciemment un tel commentaire. Il n’y a pourtant aucune mesure entre l’humour potache d’un Antoine Bardet et l’insulte majeure faite à l’ancienne présidente du comité de soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy. Serge Grouard a l’indignation sélective et égocentrique.
N’était le double enjeu de ce procès – réparer les torts considérables et totalement disproportionnés causés à Antoine Bardet et défendre bec et ongle le droit inaliénable à la liberté d’expression – on s’amuserait de voir le maire d’Orléans se comparer à « un bien, un produit ou une marque » selon l’esprit de la loi sur le dénigrement qu’il utilise pour combattre Antoine Bardet. Tant il est vrai que l’action politique de Serge Grouard est bien plus constituée de communication que de réalisations concrètes et durables. Le « produit » Serge Grouard ne sort pas grandi de cette affaire.