Marc Quinn et Damien Hirst ou le corps périssable

Publié le 27 janvier 2010 par Cetaitdemainorg
Marc Quinn a longtemps travaillé sur son propre corps. Il a réalisé un buste-autoportrait avec son propre sang congelé. Il s'intéresse aussi au corps meurtri, martyrisé par des malformations. Son Alison Lapper enceinte exposée en 2004 à Trafalgar Square résonne en moi comme une allégorie écartelée entre l'espoir de la naissance et l'angoisse de la monstruosité, celle qui est déjà là dans notre présent en décomposition et celle qui peut nous hacher n'importe quand dans un avenir improbable... Damien Hirst opère aussi sur le corps, celui des animaux conservés dans du formol. Il a ainsi mis en scène un requin de quatre mètres de long dans un aquarium ou exposé une vraie tête de mort sertie de diamants. La promesse d'argent, montrée à Kiev en 2003, suscite au premier abord une légitime répulsion. Les laideurs viscérales et excrémentales n'en établissent pas moins de nauséeuses correspondances avec le monde abject de l'argent et disent la décomposition civilisationnelle qui menace l'humain. images de mocolo.com et acasculpture.blogspot.com ps : Rappelons que Vinci, Goya, Géricault, Bellmer ou Vitkin ont aussi oeuvré sur le corps dépecé. Ils sont aujourd'hui compris par le public.