Agrumes faciles à vivre ? faut le dire vite

Par Flowerpower

Les hommes ont toujours voulu contrarier la nature. Les jardiniers ont poussé cet art dans ses plus extrêmes retranchements. Botanistes et explorateurs ont arpenté la terre à la recherche de nouvelles variétés. Ils se sont faits ensuite acclimateurs pour permettre à ces merveilles de survivre sous des températures peu clémentes.

Les agrumes font partie de ces végétaux-trésors que tout puissant voulut posséder quelle que fût la latitude de son royaume. L'arrivée de l'oranger en France est une histoire de roi et de pouvoir.

On raconte que l'arrière-petite-fille de Blanche de Castille, Catherine de Foix, héritière du royaume de Navarre, envoya en cadeau à sa cousine Anne de Bretagne, pour son mariage avec Louis XII, un présent rare, une caisse contenant 5 orangers. Le connétable de Bourbon se retrouva en possession de ce trésor qui lui fut enlevé ensuite par François Ier en 1532.

Ce bigaradier se retrouva enfin à Versailles comme d'autres chefs-d'oeuvre italiens kidnappés par Louis XIV. On installa ce grand-père dans l'orangerie de Versailles en 1687, dès la dernière pierre posée par Mansart, en compagnie d'autres orangers venant eux aussi de Fontainebleau. Cette vaste cathédrale lumineuse de 380 m de long abrite aujourd'hui 1.300 caisses dont 800 agrumes, des grenadiers, des jasmins et des palmiers. La température ne dépasse pas 5 à 8 °C. En hiver, son exposition plein sud permet une exposition idéale pour ces arbres du midi.


Aujourd'hui encore, les plantes dites « d'orangerie », c'est-à-dire ne pouvant résister à des températures inférieures à 0 °, font rêver les jardiniers du Nord, qui aspirent à retrouver un goût de vacances et des saveurs exotiques. Mais comment les cultiver ? Parmi les plantes d'orangerie, les agrumes sont les plus couramment cultivés. Citronniers, calamondins, orangers, pamplemoussiers, kumquats, bigaradiers, cédratiers ou combayas, peuvent tous se cultiver en pot.

Choisissez vos arbustes chez des pépinières spécialisées qui seront à même de vous proposer des plantes adaptées à vos conditions de vie. Préférez des arbustes qui auront été élevés en pleine terre. Ils seront plus résistants que ceux cultivés sous serre. La culture en pot exige un peu d'efforts : il convient de veiller à la qualité de la terre, aux amendements, à la fréquence des arrosages et à l'hygrométrie.

Installez les arbustes dans des pots de taille suffisante et faciles à déplacer. Prévoyez un espace autour. Même en hiver, l'air doit circuler. Cela évitera en plus aux pucerons, cochenilles et acariens d'avoir un champ d'action élargi et de causer trop de dégâts. L'autre contrainte essentielle est l'humidité.

En Corse, par exemple, où de nombreux pépiniéristes cultivent les agrumes, le taux d'humidité descend rarement en dessous de 70 %. Dans un appartement parisien surchauffé, ce taux risque de se limiter à 10-15 % en hiver ! Donc, pas d'agrume dans votre salon sauf à le voir jaunir d'un coup et perdre ses feuilles. L'idéal est de disposer d'un balcon couvert, d'une véranda ou, mieux, d'une serre bien exposée.

Pour bien installer vos arbustes, disposez une couche de graviers ou de billes d'argile dans le fond du pot, puis ajoutez du terreau de jardin. Le terreau spécial agrumes est très cher et pas vraiment utile. Installez l'arbuste en conservant le tuteur et en ayant auparavant bien mouillé la motte. Terminez ensuite le remplissage du pot avec le terreau et tassez légèrement. Arrosez bien. Si vous achetez un citronnier en hiver, limitez les arrosages à une ou deux fois par semaine. N'oubliez pas de brumiser les feuilles après les avoir essuyées, car les dépôts de poussière sont mortels pour les feuilles tendres des agrumes.

Dès les premiers jours du printemps, Massimo Pettini, responsable des collections d'agrumes des célèbres jardins de Boboli, en Italie, recommande de laisser, si possible, portes et fenêtres ouvertes la nuit. Les agrumes s'habitueront ainsi progressivement à la température extérieure et s'endurciront. N'augmentez les arrosages qu'à partir de la fin des gelées nocturnes, au fur et à mesure de l'apparition des nouvelles feuilles. Dès avril, ajoutez une bonne poignée d'or brun à chaque pot en griffant légèrement leur surface. Sortez les pots à partir de mai et arrosez les trois fois par semaine.

Ca ce sont les bons conseils, la pratique est plus rude et après trois ans de lutte contre les cochenilles je n'ai pas encore trouvé le remère miracle. Chaque printemps les agrumes sont malades et ont du mal à passer l'hiver sans problèmes mais bon , un jus de pamplemousse maison, cela vaut tous les sacrifices ??