Le Forage sg3

Publié le 31 janvier 2010 par Mademoiselle_titam

Le forage sg3 ou forage profond de Kola ou encore forage de Zapoliarny, du nom de la ville la plus proche, est un forage effectué à partir du 24 mai 1970 jusqu'en 1989 en Russie, dans la péninsule de Kola.

Le but de ce forage était de creuser le plus profondément possible, avec un objectif à 15 000 mètres, afin de traverser la croûte terrestre, et ainsi d'accéder au Moho pour mieux comprendre sa composition et les mécanismes internes de la Terre.

Il fut stoppé à 12 262 mètres de profondeur, ce qui en fait le forage le plus profond de l'histoire. La raison alors invoquée pour l'arrêt du forage fut la fin de la Guerre froide, en 1989. Cependant, les difficultés techniques rencontrées peuvent aussi avoir motivé ce choix du fait de la profondeur atteinte qui induit une très forte pression, des températures plus élevées que prévues (180 ºC au lieu des 100 ºC attendus), une grande difficulté d'extraction des matériaux excavés et la longueur de l'axe de forage soumis à de fortes contraintes de torsion.

Source

D'autres équipes ont essayé de rééditer l'exploit, notamment dans l'Océan Pacifique (la croûte étant plus fine sous les océans — de l'ordre de 7-8 kilomètres au lieu de 30), mais aucune n'y est parvenue.

Le forage pénétra d'un tiers dans la croute terrestre de la plaque Baltique d'une épaisseur estimée à 35 km, permettant de remonter à la surfaces des roches vieilles de 2,7 milliards d'années. Le site devint un lieu d'intense études en géophysique dans les domaines de la structure du bouclier baltique, des discontinuités sismiques, du régime thermal de la croute terrestre, des compositions physico-chimiques de la croute profonde et de la transition entre croute supérieure et inférieure, ainsi que pour la mise au point des technologies des forages ultra-profonds.

Source

Une des découvertes les plus importantes pour les scientifiques fut de ne pas retrouver les changements de vélocité sismique à la frontière basalte/granite comme prédit par la transition dite de Jeffrey, mais à la base de la couche des roches métamorphiques à 5-10 km de profondeur. Une autre surprise fut la saturation en eau des roches recueillies.

Une autre découverte inattendue fut la grande quantité d'hydrogène, les boues extraites du trou étant décrites comme bouillonnant d'hydrogène.  Source