Garde à vue : garde à vous !

Publié le 01 février 2010 par Dominik89
Quand on évoque les garde à vue, on pense au film avec Michel Serrault, soupçonné de pédophilie. On imagine des gangsters, des malfrats trafiquants de drogue, des violeurs ou pire encore. Pourtant la réalité est bien plus proche de nous. On a dénombré de 600 000 (d'après la police) à 900 000 (d'après les autres) gardes à vue en 2009. A moins que notre pays ne compte près d'un million de gangsters, cet emprisonnement concerne donc des gens ordinaires.
Vous revenez d'une fête en ayant trop bu, vous fumez un joint, vous refusez d'être fiché dans le fichier ADN des criminels sexuels (où l'on met à peu près n'importe qui pour faire du chiffre), vous prenez le parti d'une personne molestée par la maréchaussée, vous contestez un peu vivement une infraction. Voilà autant de raison de vous envoyer illico presto en garde à vue. Là, vous serez très certainement fouillé à corps (de façon poussée et intime), déshabillé, puis attaché à un radiateur ou enfermé dans une cellule sans chaise, ni lit, ni couverture, ni toilettes ou robinets. Si vous échappez à la promiscuité avec les putes raflées, les ivrognes enfermés, vous aurez de la chance. La loi de 2000 vous autorise à voir un avocat dès la première heure... si vous avez un avocat et s'il a le temps de venir. Et même si c'est le cas, il n'aura pas accès au dossier et ne pourra que vérifier que votre enfermement n'est pas trop inhumain. En gros, il réclamera une couverture si vous avez froid ou un verre d'eau si vous avez chaud. Vous ne pourrez lui parler de 30 minutes (maximum) et il retournera ailleurs voir si la justice française tourne rond tandis que vous croupirez jusqu'à ce qu'on daigne vous relâcher.
Depuis que Sarkozy, ministre de l'intérieur, a mis en place la politique du chiffre, le nombre de gardes à vue est un critère positif pour la police. Dès lors, elles se multiplient avec ou sans raison. D'après les spécialistes du sujet, la garde à vue devient même un moyen pour la police de "punir" les petits délinquants que la justice relâche trop vite à leur goût.
Ne croyez pas que cela n'arrive qu'aux autres, un jour ou l'autre vous risquez d'y être confronté. L'alternative est de rester cloîtrer chez soi en respectant scrupuleusement la loi. Si vous regardez TF1, lisez le FIgaro et votez Sarko, c'est mieux, mais ça ne garantit rien.

Dominik


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