Familles modestes

Publié le 02 février 2010 par Olivier57

Il va peut être y avoir une aide de solidarité écologique pour les familles modestes. Il y a la carte Enfant-Famille pour les familles modestes. Il y a eu une prime de 150 euros pour les familles modestes. Il y a les chèques emploi services pour les familles modestes. Il ya les aides au logement pour les familles modestes. Il y aurait l'adsl pour les familles modestes. Pour la scolarité, il y a des aides, des tarifs de cantines ou d'universités différents en fonction des revenus... On pourrait aussi évoquer la prime de noël, la gratuité de la carte orange...

Il existe donc à la fois des aides, subventions, dégrèvements mais également des tarifs  différents en fonction des revenus. Ceux-ci sont décidés par la mairie, la région, les gouvernements successifs, pour aboutir à des mesures dont le nombre rivalise avec l'incohérence. Pour aller plus loin, pourquoi ne pas également fixer des prix de la baguette, du lait, des parkings, des cinémas pour les familles modestes ? 10 cts d'euros la baguette pour les smicards, 10 € pour les "nantis"...

D'un coté les familles modestes, de l'autre, ceux qui jour après jour, mois après mois, années après années, contribuent au soutien des familles modestes et dont le seul droit est de la fermer, sous peine d'être taxés de "salauds de riches". Des "riches" dont l'extrème majorité tire pourtant ses revenus de son travail et non de son capital, de ses rentes, de ses actions.

Alors quoi ? Quel est le propos de ces paragraphes qu'il ne faut pas prendre au premier degré  sans  lire la suite pour ne retenir qu'un caractère a priori antisocial, mais... a priori seulement ?


Le problème, c'est que ces mesures constituent une jungle où il est bien difficile de se retrouver, où l'incohérence est telle que seuls les bénéficiaires sont à même de juger de leur portée. Car bien entendu, chaque aide est associée à des seuils, des plafonds, des conditions élaborées de façons mystérieuses  et surtout indépendantes, pour ne pas dire anarchiques.

Résultat, il n'est pas du tout certain que les plus démunis soient ceux dont le niveau de vie soit le plus bas, comparativement à d'autres un peu plus riches mais beaucoup moins aidés pour cause de franchissements de seuils.

Nous disposons en France d'un impôt sur le revenu dont le mérite est d'écréter progressivement les revenus au fur et à mesure de leur croissance et de manière démocratique. A cet impôt, viennent d'ailleurs se rajouter des décisions comme celles des communes pour les cantines, les garderies, les universités qui font payer plus à ceux qui ont le plus de revenus alors qu'ils ont déjà plus contribué que d'autres à la solidarité nationale. On peut d'ailleurs se poser la question de la constitutionnalité de mesures inégalitaires décidées par un Conseil Municipal.

L'inconvénient qui consisterait à n'appliquer que l'impôt sur le revenu, c'est que pour les plus bas salaires, supprimer l'impôt est déjà fait et ne suffit pas souvent à fournir un niveau de vie décent.

Il serait plus logique de supprimer purement et simplement toutes ces aides complètement incohérentes pour fournir des revenus de solidarité suivant un principe miroir à l'impôt sur le revenu, c'est à dire croissant avec la décroissance des moyens. A l'instar du salaire minimum, on pourrait définir ainsi un revenu minimum qui aurait le mérite de la clarification, de  la réduction des risques de magouilles.

Une gestion démocratique sans risque de favoriser les plus débrouillards tout en oubliant ceux qui sont trop riches pour être aidés mais pas assez pour vivre agréablement.