Le battoir d’Henriette

Publié le 02 février 2010 par Goure

Un objet bien ordinaire me direz-vous: Oui, un battoir , celui qui a appartenu à ma mère , Henriette Dauphin , née Villeneuve (1914-1998).Il m’est très précieux:c’est le battoir à linge dont elle se servait pour essorer les gros draps qu’elle venait de laver , puis de rincer. Avant de les suspendre aux barres (que vous pouvez encore voir au lavoir restauré) avant de les étendre dehors , il fallait les battre pour en extraire l’eau au maximum. Chaque lavandière avait son battoir qu’elle reconnaissait facilement.Celui de ma mère porte ses initiales HDV pour Henriette Dauphin Villeneuve.Je suis très attachée à cet objet car il me rappelle combien le travail des femmes -et celui de ma mère- était pénible . Les draps de lit étaient très grands et très lourds: les manipuler, les laver , les essorer , les étendre , les plier était une épreuve de force à laquelle elles s’adonnaient plusieurs fois par an.Et au moins une fois par semaine pour le petit linge , qu’il fasse chaud ou froid. Essayez un peu de monter -à pied bien sûr- du village jusqu’au grand lavoir avec une grosse corbeille de linge sale , plus le savon  et la brosse, plus le battoir, vous m’en direz des nouvelles. Et vous n’aurez pas envie de vous plaindre des défauts de votre machine à laver…

La lessive autrefois.

Des battoirs que j’ai trouvés sur Internet:

Ce qui est indispensable à la bugadièro:la pièce de savon (1kg)bien sèche pour qu’elle dure longtemps,  le battoir pour essorer ,la bassine en fer blanc pour faire tremper le linge le plus sale (mouchoirs,culottes,chaussettes d’hommes ,serviettes hygiéniques…)Pas de poésie dans tout ça…Je crois que les femmes entreposaient leur bassine dans le tournaou qui n’avait plus sa fonction première d’aiguiser les objets tranchants.

C’est dans une de ces belles corbeilles en osier (ci-dessous), solides, que les femmes mettaient leur linge à laver , puis leur linge propre. C’était un objet précieux qui durait longtemps. D’ailleurs je suis sûre que certains d’entre vous en possèdent une de leur ancêtre.On s’en servait aussi pour y entreposer les ganses (bugnes) faites maison pour une fête familiale. La corbeille était alors garni d’un torchon blanc où reposaient les ganses . Un autre torchon blanc recouvrait le tout. Souvenez-vous que Dada (décédée) faisait des corbeilles de ganses pour les premières Balades Gourmandes.

 Femmes au lavoir de Capesse, à Draguignan, une précieuse source dans une région où “un village qui a de l’eau est un village riche”. Vous voyez les indispensables corbeilles à linge. (ci-dessous)