Une exécution ordinaire - De Marc Dugain

Par Kilucru

Une exécution ordinaire
Un film de
Marc Dugain
Avec André Dussolier, Marina Hands et Edouard Baer...
Synopsis
L'automne 1952. Une jeune médecin urologue et magnétiseur qui pratique dans un hôpital de la banlieue de Moscou cherche désespérément à tomber enceinte de son mari, un physicien désabusé qui ne survit que grâce à l'amour qui le lie à sa femme.
Anna pratique le magnétisme pour soigner la plupart de ses malades. La jalousie de ses collègues, beaucoup plus conventionnels, les conduit à la dénoncer. Mais contre toute attente, ce talent arrive finalement aux oreilles de Staline qui décide de faire secrètement appel à ses services. Petit à petit, le dictateur s'installe dans la vie d'Anna et l'entraîne dans un cercle vicieux, extrêmement dangereux. Après moult confidences et autres manipulations, la jeune femme se perd, entre sentiments et devoir politique.
Cette dernière est à son grand effroi appelée secrètement à soigner Staline, malade, au seuil de la mort, et qui vient de se débarrasser de son médecin personnel. Le dictateur s'insinue dans le couple et installe avec la jeune femme une relation où se mêlent confidences et manipulation. Tour à tour amical et pervers, le monstre livre son art de la terreur comme on ne l'a jamais vu.°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Echappé de l’imaginaire de Marc Dugain, « Une exécution ordinaire » voit un couple en mal d’enfant, survivre grâce à un amour mutuel sans faille dans une union soviétique grisâtre, verdâtre et oppressive. Partout méfiance et dénonciation règnent. Aussi Anna (Marina Hands) doit elle subir des pressions de plus en plus importantes, , la médisance de se collègues jaloux du succès de ses consultations . Le monde se bouscule pour cette urologue qui soigne avec succès en imposant les mains. Des mises en garde bienveillantes de son directeur (Tom Novembre) à l’odieux chantage de son chef de service ( Gregory Gadebois), Anna voit, ressent son univers se réduire comme peau de chagrin, seul l’amour et la vie avec son mari dans ce petit appartement vétuste apporte son lot de consolation…et là encore les voisins si bien intentionnés se plaignent, de ces cris de plaisirs auprès du maton de service, le concierge si dévoué, ici interprété par Denis Podalydès.
Il convient avant toute chose de noter l’excellence des rôles dit secondaires, ils instaurent, ambiance aidant ce climat pesant, cet état de qui vive permanent. Aussi quand on embarque Anna sans une explication, peut-on envisager le pire. Que cette convocation soit quasiment une invitation, de celle que l’on ne peut, refuser avec le camarade Staline. Que ce dernier ayant balayé tout ce que la Russie comptait de médecins efficaces, sous prétexte de leur judaïsme, dans une obsession qui le ramène au rang tout aussi ignoble du régime nazi.Que ce dernier épuisé, tenaillé par la douleur se résout à utiliser le don d’Anna, qu’il lui impose le silence, soit, mais plus encore le silence de ses proches. Et les seuls moyens pour y arriver…instants de déchirements, d’absolue souffrance. L’occasion de voir un Edouard Baert sobre et juste, effondré mais digne, face à son épouse anéantie
Commence alors une série d’allée venue de chez elle jusqu’au prés de Staline. Magnifiques, ou plutôt terrifiantes images, celles-un homme seul, qui sait la terreur etre sa meilleure alliée !
Ainsi n’hésite-il pas à donner des nouvelles censées être rassurantes sur l’avenir de son époux , lecture détaillée des comptes rendus de torture endurés par celui-ci puis détail de sa nouvelle « affectation » sur le chantier du sous-marin nucléaire le Koursk, mutation hautement dangereuse…
Face à Face, Marina Hands et André Dussollier (méconnaissable ainsi grimé, sosie parfait de Staline) , quand l’une soulage les maux, l’autre avec les mots torture. La terreur comme assurance vie, vie du régime il va de soi ! Ici dans cette fiction, rappelons le, inutile de soulever des foules d’historiens en colère, le dictateur est seul, craint par son proche entourage, mais il est aussi extrêmement lucide…et redoutable ….
Evene.Fr "..Une Exécution ordinaire
de Marc Dugain
[Littérature française XXIe] - Résumé du livre
En août 2000, le sous-marin Koursk, l'un des fleurons de la flotte russe, coule en mer de Barents. Aucun secours efficace ne sera tenté à temps et il n'y aura aucun survivant. A partir de cette tragédie, ce roman retrace les destins de gens ordinaires de la Russie post-soviétique. Ainsi Pavel, le narrateur, vient de perdre son fils dans le naufrage.
"
Evene.Fr "...Un condensé de figures cinématographiques en pleine maîtrise de leur art. Audacieux projet que de confier à André Dussollier l’imposante personnalité de Staline, sans que l'incongruité de l’idée ne transparaisse à l’écran. De même qu’unir l’intense Marina Hands au désinvolte Edouard Baer confère à l’histoire sa dimension humaine et poétique. Sans oublier la touche absurde apportée par l’excellent Denis Podalydès, transformé pour l’occasion en concierge énigmatique. Leurs performances conjuguées à la vigueur des dialogues insufflent à l’histoire toute son épaisseur dramatique..."
Excessif.Com "...Dussollier compose un Staline plus nuancé, au point de le rendre véritablement fascinant. Son arrivée dans l'histoire du film est certes assez tardive, et donc frustrante, mais notre impatience se trouve immédiatement comblée. Entre douceur et perversité, l'acteur, à l'image du personnage, nous glace à chacune de ses apparitions, aussi bien dans ses silences que ses discours. A ce sujet, Marc Dugain lui réserve des répliques d'anthologie, ainsi qu'à l'ensemble de son casting, telles que « N'oublie pas tes mains, je viendrai avec mes douleurs », « J'ai supprimé tous ceux qui m'étaient indispensables. Depuis ils ont prouvé qu'ils ne l'étaient pas », « C'est un des effets pervers des interrogatoires que de faire parler des gens à qui on ne demandait rien. », souvent déclamées avec à la fois beaucoup de prestance mais également de calme. L'acteur promène d'ailleurs sa silhouette ronde mais forte avec bonhomie, elle-même accentuée par un jeu de voix mélodieux grave et posé. Néanmoins, cette gentillesse apparente sous-entend en fait un danger extrême. On sait que le moindre faux pas à l'égard de Staline amène inévitablement à la mort de ses « interlocuteurs ».
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