Sa différence

Publié le 06 février 2010 par Jeanyvessecheresse

En quittant le Conseil constitutionnel, Pierre Joxe a décidé, en publiant un livre intitulé "Cas de conscience" de rompre le silence qui entoure les décisions prises dans ce type de conclave. Ce "cas de conscience" est en fait "une étude de cas" puisque l'ancien ministre socialiste traite dans son ouvrage de trois dossiers, la loi Perben 2, le contrat première embauche (CPE) et la nomination de responsables de l'audiovisuel public par le Président de la République, pour évoquer les nombreux désaccords qu'il a eu à surmonter.

N'oublions pas que Joxe était bien seul dans le grand bain politiquement monocolore du Conseil constitutionnel. L'exercice consistant aujourd'hui à éoquer quelques secrets de délibérations est donc une première qui mériterait bien évidemment de faire école. En effet contrairement à ses homologues d'Allemagne, d'Espagne et surtout des Etats-Unis, l'expression en France d'"opinions différentes" est prohibée. En proposant de faire évoluer cette pratique, Joxe a de toute évidence mis les pieds dans le plat et il convient de saluer l'initiative. Cela étant, compte tenu du départ de Joxe et de ce que va être d'ici quelques temps la composition du Conseil constitutionnel on peut toujours s'interroger sur la probabilité d'expression "d'opinions différentes". Mis à part Jean-Louis Debré, je ne vois pas quant à moi grand monde. C'est dire !

> Le Nouvel observateur, 4/02

> "Cas de conscience", éditions Labor et Fides, 245 pages, 19,50 €.

Lyon, le 6 février 2010.