Le sel marin (2)

Par Elisabeth Leroy

En 1546, Peccais gagne un voisin : le salin de Saint Jean, construit par les Chevaliers de l'Ordre de Saint Jean. L'enclos de Peccais comprend dix sept salins à la fin du XVIIème siècle.

Leur essor est favorisé par l'accroissement de la consommation du sel que connaît la France au XVIIIème siècle et pour deux siècles encore. Le sel de Peccais alimente le Bas-Languedoc, l'Auvergne, le Rouergue, le Lyonnais, la Bourgogne et la Bresse. Il s'exporte vers la Savoie et la Suisse. Avant 1790, Aigues Mortes et Peyriac dans l'Aude sont les points de départ languedociens des expéditions de sel par terre. La route du sel mène au Rouergue d'où le voiturier redescend des toiles achetées aux foires de Monnastier et Najac. Elles servent à confectionner les sacs de sel. Lyon et Toulouse sont également desservies.

A la même époque, l'accès au Port d'Aigues-Mortes est amélioré. Trois cents bateaux sont recensés en 1848. Ils arrivent d'Espagne chargés de poissons salés, de liège, de bonbons, de fruits et de légumes ou des Baléares avec des oranges et des citrons. Naples envoie des futailles, Gênes de l'huile d'olive. Les navires repartent avec des verreries et poteries de grès cévenoles, des tissus de Nimes et du sel de Peccais destiné surtout aux ports méditerranéens.