Précarité : Sarkozy doit tenir immédiatement son engagement

Publié le 08 février 2010 par Monthubert

Une enquête de grande ampleur vient d’être réalisée en France par des chercheurs au sujet de la précarité dans l’enseignement supérieur et la recherche, à l’initiative de l’intersyndicale. Alors que Valérie Pécresse s’était engagée à dénombrer les personnels précaires, il a fallu attendre que ce soient des chercheurs qui s’en occupent. Les conclusions de cette enquête exploratoire sont édifiantes, même si elles ne surprendront pas ceux qui connaissent les laboratoires et universités de l’intérieur. Nous vivons une explosion de la précarité, qui n’est pas un simple passage obligé en attendant une intégration à brève échéance dans un emploi stable. C’est devenu un mode de gestion des personnels, qui est inacceptable et inefficace. Les conséquences sont très graves pour les précaires eux-mêmes (dont la vie et la travail sont profondément affectés par les mauvaises conditions de rémunération et l’absence de perspectives sérieuses), mais aussi pour l’ensemble du système d’enseignement supérieur et de recherche car cela a un effet dissuasif pour les étudiants qui envisageraient d’aller vers ces métiers. Cette situation est le résultat d’une obstination dogmatique : alors que les laboratoires et les universités ont besoin de personnel, le gouvernement refuse de créer des emplois de titulaires, et en a même supprimé l’an dernier.

Le 25 janvier, Nicolas Sarkozy s’est dit « prêt à envisager la titularisation progressive des contractuels » dans la Fonction publique. Ce propos doit être suivi de conséquences immédiates.
Une enquête doit immédiatement être confiée à l’Inspection Générale de l’Administration de l’Education Nationale et de la Recherche afin qu’elle recense tous les personnels contractuels, et le gouvernement doit mettre en place un plan de titularisation pour les personnels précaires. Seul le vote d’un plan pluriannuel de l’emploi scientifique permettra de résoudre les problèmes actuels et de donner un avenir aux laboratoires publics et aux universités.