Onze lettres inédites de Salinger exposées à la Morgan Library

Par Actualitté
Salinger n'a pas fini d'accrocher les coeurs, tout particulièrement avec cette prochaine exposition de sa correspondance, qui doit être présentée à la Morgan Library de New York. Le romancier, à travers onze lettres, évoque avec son ancien voisin Michael Mitchell (habitant à Westport dans le Connecticut), son travail, ses joies - et notamment son désintérêt pour Holden Caufield, héros de L'attrape-coeurs, qui lui est devenu de plus en plus étranger à mesure qu'il s'est retiré du monde.
Pourtant, les similitudes d'avec son héros sont nombreuses, comme le plaisir qu'il prend à regarder ses enfants dormir, qu'il décrit dans une lettre touchante. Il appelle aussi son ami Buddyroos, le surnom qu'il donne à Holend dans le livre.
 
Depuis 1998, la bibliothèque avait abrité ces lettres, conservées sous clef par les membres du personnel, pour respecter les souhaits de Salinger, qui avait fait de sa vie d'ermite une véritable marque de fabrique. Elles couvrent une vaste période allant de 1951 à 1993. Si les représentants de la bibliothèque se sont imposé cette démarche, le sceau a été levé par eux la semaine passée, et depuis, l'exposition est en cours de préparation.
Le conservateur et directeur du département des manuscrits littéraires et historique, Declan Kiely, explique que les deux hommes ont été amis durant plus de 40 ans. C'est même Mitchell qui réalisa la première couverture de Catcher in the Rye.
Dans ces textes, on découvre la fascination de Salinger pour la culture pop et la politique, qui contrastent fortement avec son mode de vie, mais rien ne l'empêchait de se tenir informé pour autant.
Leur correspondance cessa brutalement, en janvier 1993, alors que Salinger refuse de faire parvenir une copie dédicacée de Catcher à Michell. Si les circonstances ne sont pas claires. « La plupart des choses qui sont authentiques, il est préférable de les laisser muettes », répondit-il.
Crédit photo New York Times