Didier OBER (France).

Par Ananda
Ils se bousculent dans les magasins, énervés et agressifs
pour participer aux grandes fêtes de la consommation obligée
pour bien finir l'année
et la recommencer fauchés
pour vite se remettre au travail
trimer et trimer encore
pour consommer
consommer les déchets toxiques en tout genre
que nous offre cette formidable société
Et puis après ce sera la grande mascarade
où chacun se fera des sourires à n'en plus finir
pour se souhaiter la bonne année
grande illusion collective
où chacun fraternise pour mieux recommencer
à se haïr, à se mépriser et à tenter de s'écraser
les uns les autres


***


Ils détruisent la nature et les êtres vivants, mais disent qu'ils agissent pour le bien de l'humanité
Une grande part de la population continue de fermer les yeux et de se boucher les oreilles pour ne pas entendre les cris, pour ne pas voir le sang, et pour continuer de profiter égoïstement d'un confort illusoire, pour continuer de se bercer d'un faux optimisme
suicidaire devant la télé
qui leur fait tout oublier
Tout est banalisé et laisse indifférent : la destruction de la planète, les gueres, l'injustice, la misère, la souffrance des autres...

Et la télé nous tue


Didier OBER
in Revue poétique française TRACTION-BRABANT 34, 1er février 2010.