La fille qui écoutait de la musique de merde à son corps défendant

Par La Chose

Parce que tout blog de fille qui se respecte aime faire la promotion des alboumes de Bénabar, de Renan Luce et de tous ces chanteurs formidables qui nous redonnent envie d'acheter français ou de nous tirer une balle dans la tête, c'est selon ...

J'ai savouré, pour le pur plaisir de sentir mes oreilles mariner dans la cire qu'elles sécrètent toujours sous l'effet d'un stress intense, les quelques trois (3! Three! Tres! Drei! Madre de Dios! My God!) minutes d'indigence verbale et de pauvreté musicale absolue de ce morceau d'anthologie:

(J'ai mis la version karaoké, hein...avec les paroles écrites noir sur blanc, c'est encore plus rigolo...ou angoissant...je sais plus...)

Quand le morceau est sorti et qu'il a commencé à passer en boucle sur toutes les radios (enfin peut-être pas toutes, mais celles qui, à l'instar de TF1, programment un maximum de connerie sur leur antenne dans le seul but de dégager du temps de cerveau disponible pour les annonceurs de chez Carrefour ou Mac Do), je me souviens que le producteur a dit de son interprète qu'il était " le premier artiste produit par le grand public en France ".
Personnellement, je n'aurais pas l'audace d'insulter le " grand public " en lui attribuant l'entière responsabilité de la production d'un tel étron musical, mais comme le disait si bien Audiard: " les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait ".

Notre chanteur, sobrement prénommé Grégoire, a commencé avec ce titre une fulgurante carrière artistique (avec des millions de singles proposés dans les bacs à légumes et rapidement achetés par autant de millions de courges musicologues éclairés), et je lui souhaite sincèrement bonne chance pour la suite (je ne m'inquiète pas trop pour lui, vu que Christophe Maé est actuellement en tête des ventes de singles en France, ce qui est plutôt rassurant quant au risque hypothétique mais plutôt flippant de voir un jour le " grand public " acheter massivement autre chose que de la merde).

De mon côté, après cette expérience auditive relativement traumatisante, j'ai trois options:

- Soit je descends immédiatement dans la rue et j'exécute froidement la première personne qui aura le malheur de croiser ma route.
- Soit je m'ouvre les veines et je profite de ma lente agonie pour écrire avec mon index " Grégoire m'a tuer " en lettres de sang sur le miroir de ma salle de bain (tellement convenu, limite gros cliché qui pue)
- Soit je pratique la thérapie dite " de l'antidote brutal et immédiat ", et je m'écoute en boucle un bon petit Nirvana en jouant bêtement à Counter Strike sur mon ordinateur.