Nouvelle crise de la transition à Madagascar : Rajoelina de plus en plus contesté

Publié le 13 février 2010 par Sylvainrakotoarison

(dépêches)
Nouvelle crise de la transition à Madagascar : Rajoelina de plus en plus contesté
http://www.rfi.fr/contenu/20100212-demission-vice-premier-ministre-transition-madagascar
Madagascar -  Article publié le : samedi 13 février 2010 - Dernière modification le : samedi 13 février 2010
Démission du vice-Premier ministre de la transition Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ny Hasina Andriamanjato.
AFP / Richard BouhetPar RFI
Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ny Hasina Andriamanjato a présenté sa démission vendredi 12 février 2010 pour, dit-il, « favoriser le processus de sortie de crise». Pour lui, la seule solution réside dans l'application des accords de Maputo. Un porte-parole de la présidence a indiqué que la démission de Ny Hasina Andriamanjato avait été acceptée. Andry Rajoelina devient de plus en plus isolé sur le plan diplomatique.
Ny Hasina Andriamanjato assure « vouloir aider Andry Rajoelina pour qu’il ne persiste pas dans ses initiatives unilatérales ». C’est le sens du message fort, qu’il veut donner à sa démission. Mais ce départ du ministre des Affaires étrangères aura des conséquences collatérales. En effet, il met à jour les dissensions au sein du gouvernement et certains de ses collègues pourraient lui emboîter le pas.
Un remaniement contraint donnerait l’impression que le régime subit les événements. Mais à plus large échelle, on constate déjà que l’édifice se lézarde. Plusieurs membres du Haut conseil de la transition confient désapprouver les choix actuels. Certains ont proposé d’autres scénarii, affaiblissant de faite Rajoelina.
Refuge doré d’une quarantaine d’habitués des manœuvres politiciennes qui ont participé à l’éviction de Marc Ravalomanana, le HCT (ex-Haute Autorité de transition) n’est certes pas le centre névralgique du régime actuel, mais son pouvoir de nuisance reste important.
Rajoelina apparaît ainsi coincé entre le marteau et l’enclume et aucune des options dont il dispose aujourd’hui ne semble pouvoir emporter une large adhésion.
tags : Andry Rajoelina - Madagascar
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Revue de presse Afrique -  Article publié le : vendredi 12 février 2010 - Dernière modification le : vendredi 12 février 2010
A la Une : coup de théâtre à Madagascar
Par Brice Barrillon
L’Express en fait sa couverture avec la photo de Ny Hasina Andriamanjato.
Il s’agit du vice-Premier ministre chargé des affaires étrangères, lequel « a rendu son tablier » selon le journal. « Il ne serait pas d’accord avec la conduite actuelle de la Transition » et donc il a démissionné.
L’information est également à la Une de Midi Madagascar avec cette fois une interview du vice-Premier Ministre en personne.
«J'ai remis mercredi ma démission au président Andry Rajoelina et au Premier ministre Camille Vital qui l'ont acceptée », confirme ainsi l'intéressé. «Je ne lâche pas pour autant Andry Rajoelina. Au contraire, je démissionne pour l'aider, pour le faire revenir sur la bonne voie, celle de Maputo et d'Addis-Abeba. »
Changer les hommes ?
Pour le chef de la diplomatie sortant : « il faut appliquer les accords de Maputo et l'acte additionnel d'Addis-Abeba, mais en changeant les hommes.»
Il suggère que le Premier ministre Camille Vital puisse devenir un Premier ministre de consensus avec le système suivant : pour lui, chaque mouvance doit proposer « 3 noms » sur lesquels il choisirait. «Si aucun d’entre eux ne lui convient, la mouvance concernée avance trois autres noms. »
Il regrette de ne pas avoir eu l'oreille du président sur ce sujet. « S'il m'avait écouté depuis le début, la question aurait été réglée dès septembre 2009 », explique-t-il.
Ny Hasina Andriamanjato estime enfin qu'il a été « incompris et isolé. »
La future élection présidentielle au Burkina Faso
La date ? Le 21 novembre 2010. «Le premier tour de l'élection du président du Burkina Faso est fixé au dimanche 21 novembre 2010 », nous apprend un compte-rendu du conseil des ministres. .
A cette occasion les journaux reviennent sur la carrière de Blaise Compaoré qui est au pouvoir depuis 1987.
Republic of Togo rappelle : « Il est arrivé le 15 octobre 1987, à la faveur d'un coup d'Etat au cours duquel a été tué le président Thomas Sankara, M. Compaoré, 59 ans, avait ensuite ouvert le pays à la vie démocratique. »
Elu pour une première fois en 1991, puis successivement réélu en 1998 et 2005, on ne sait pas s'il sera candidat cette fois ci. D’autant que la constitution limite le nombre de mandats.
Deux opposants se sont déjà portés candidats à cette élection présidentielle.
Il s'agit du chef de l'Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), Me Bénéwendé Stanislas Sankara, et du président du Front des forces sociales (FFS), Norbert Michel Tiendrébéogo, explique le site d'info du Togo.
Autre élection présidentielle en vue, celle du Togo
Initialement fixée au 28 février, elle se déroulera finalement le 4 mars. Un report, donc. Selon Republic Of Togo, cette mesure permettra de « corriger certains dysfonctionnements constatés lors des opérations de révision des listes électorales. »
Pénurie alimentaire au Niger
« Selon la Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies, une évaluation achevée en décembre a montré que 2,7 millions de personnes au Niger souffraient d’une grave insécurité alimentaire et que 5,1 millions d’autres étaient confrontées à une insécurité alimentaire modérée. Plus de la moitié de la population a moins de deux mois de stocks alimentaires jusqu’à la prochaine récolte, qui n’est pas attendue avant octobre. » Les Nations unies appellent à l'aide internationale.
Nelson Mandela
« Il y a 20 ans, le 11 février 1990, Nelson Mandela, le symbole de la lutte anti-apartheid, retrouvait la liberté, après 27 ans de détention. Cette libération du célèbre pensionnaire de Robben Island marquait un tournant historique dans la vie politique de l'Afrique du Sud », écrit Gabriel Sama dans Sidwaya Quotidien, journal burkinabé. Son titre : « Un jour nouveau se levait en Afrique du Sud. »
Ce jour-là était celui de sa libération : « Un événement, retransmis en direct sur les télévisions du monde entier, tant cet homme, condamné à la prison à vie en 1964 pour sabotage et complot visant à renverser le régime sud-africain, était devenu au fil des ans, le symbole de la lutte contre l'apartheid.»
tags : Revue de presse
http://www.rfi.fr/contenu/20100212-le-regime-malgache-impasse-politique
Madagascar -  Article publié le : vendredi 12 février 2010 - Dernière modification le : vendredi 12 février 2010
Andry Rajoelina réaffirme sa volonté d'organiser des élections Le président de la Haute autorité de transition malgache, Andry Rajoelina.
ReutersPar RFI
Les députés européens considèrent comme « illégal » le régime d’Andry Rajoelina, et demandent en conséquence des sanctions individuelles et ciblées. Les parlementaires continuent d’en appeler à une sortie de crise consensuelle et donc à l’application des accords de Maputo. Mais Andry Rajoelina persiste dans sa volonté d’organiser unilatéralement des élections législatives au plus vite.
Le citoyen malgache a appris à vivre avec les rumeurs depuis plus d’un an que dure la crise. Et plus on est dans l’impasse, plus les hypothèses fleurissent. Aujourd’hui que la situation semble complètement bloquée, on ne sait plus à quel saint se vouer. Alors, il faut se baser sur le concret. Le 11 février, un communiqué de la présidence a confirmé l’intention d’Andry Rajoelina d’organiser des élections au plus vite afin que « le peuple puisse exercer son pouvoir souverain ».
Pour assurer les meilleures conditions possibles, les autorités malgaches comptaient même demander de l’aide à l’Union européenne. Mais dans le même temps à Strasbourg, le Parlement européen a adopté une résolution très sévère à l’encontre du régime au pouvoir dans la Grande Ile, qui défierait la communauté internationale. Comme l’Union africaine, l’UE en appelle donc au respect des accords signés, et menace de sanctions individuelles et ciblées.
Comment va réagir la Haute autorité de transition, isolée mais aussi de plus en plus divisée ? Les spéculations vont bon train. Mais jusqu'à présent, le citoyen malgache est toujours dans l’attente.
tags : Andry Rajoelina - Madagascar
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Madagascar -  Article publié le : samedi 23 janvier 2010 - Dernière modification le : samedi 23 janvier 2010
Jean Ping soumet un scénario de sortie de crise Le président de la Commision de l'Union africaine, Jean Ping.
AFPPar RFI
Fin de la visite de deux jours de Jean Ping à Antananarivo. Le président de la Commission de l’Union Africaine a remis aux mouvances malgaches une proposition pour une sortie de crise consensuelle. Et les parties ont 15 jours pour évaluer ce texte. Le document relance les accords de Maputo et l’acte additionnel d’Addis Abeba, alors que Andry Rajoelina a décidé, fin décembre, de sortir de ce cadre et d’organiser des législatives le 20 mars prochain.
Si la visite de Jean Ping à Antananarivo devait clarifier la situation, elle pourrait plutôt jeter de l’huile sur le feu, selon les termes d’un diplomate. En restant ferme sur l’application des accords signés depuis août, le président de la Commission de l’Union africaine a fait le bonheur des adversaires de Andry Rajoelina.
« Le mouvement pour la défense des accords de Maputo auquel s’associent les trois mouvances est là pour qu’on puisse les appliquer de façon consensuelle et inclusive », a déclaré le représentant de l’ancien président Radziraka.
Au regard des dernières semaines, cette vision semble pourtant dépassée et Andry Rajoelina l’a fait savoir dans une lettre où il refuse catégoriquement le partage de pouvoir qu’on lui propose. Mais Jean Ping fait peu de cas de cette première annonce. Pour lui, le délai de 15 jours doit permettre de rapprocher les positions : « Il ne faut pas prendre en compte les réactions à chaud que nous avons reçu. Il faut laisser du temps au temps. Dans 15 jours nous allons recevoir les réactions définitives. C’est sur ces réactions définitives que nous allons nous baser ».
Que se passerait-il si Andry Rajoelina persistait dans sa volonté d’organiser unilatéralement des élections législatives en mars ? Ses adversaires annoncent qu’ils boycotteront un tel processus et la communauté internationale, cependant divisée sur le sujet, pourrait intensifier ses sanctions.
 
tags : Madagascar - Union africaine
http://www.rfi.fr/contenu/20100107-madagascar-communaute-internationale-veut-reprendre-main
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Madagascar / Union africaine -  Article publié le : jeudi 07 janvier 2010 - Dernière modification le : jeudi 07 janvier 2010
A Madagascar, la communauté internationale veut reprendre la main Le président de la Commision de l'Union africaine, Jean Ping.
AFPPar RFI
Une réunion du groupe international de contact sur Madagascar s'est tenue au siège de l'Union africaine, à Addis Abeba, mercredi 6 janvier 2010. Ces dernières semaines, le président de la transition est sorti du processus de négociations et veut unilatéralement organiser des élections législatives en mars.
Former un gouvernement d’union nationale, attribuer les portefeuilles, les accords antérieurs sont toujours officiellement d’actualité. Mais au vu des blocages les compromis s’imposent.
Petit rappel de Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine : « Pour la communauté internationale et pour l’Union africaine ça ne peut pas être un acte unilatéral. Des accords avaient été signés sur la durée de la transition, un gouvernement de transition, etc. C’est cela qui est remis en cause. L’objet de la mission que je vais conduire c’est de ramener tout le monde sur les rails mais avec des propositions concrètes. Il ne s’agit pas de répéter la même chose mais de revenir à une décision consensuelle ».
Fait nouveau, l’accent est mis sur la nécessité d’élections générales dans de brefs délais.
C 'est, notamment, l'avis d'Alain Joyandet, secrétaire d’Etat français à la Coopération : « Je crois qu’il y a une nouvelle chose :  tout le monde est d’accord maintenant pour dire que les élections à Madagascar sont vraiment désormais très urgentes, compte tenu de la situation du pays. C’est quelque chose, je crois, qui est désormais acté. Je crois que c’est un élément très important qui sort de la réunion d’aujourd’hui », résume Alain Joyandet.
La communauté internationale veut à présent négocier les conditions d’organisation des élections générales.
tags : Madagascar - Union africaine
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Madagascar -  Article publié le : mardi 05 janvier 2010 - Dernière modification le : mardi 05 janvier 2010
Bras de fer entre Rajoelina et l'opposition malgache Vue de la ville d'Antananarivo.
ReutersPar RFI
Des représentants des trois mouvances de l'opposition malgache ont tenu un meeting lundi 4 janvier à Antananarivo. Cette fois, ils n'ont pas tenté d'investir le Parlement. Mercredi et jeudi prochain, le groupe international de contact se réunira à Addis Abeba pour tenter de sortir de l'impasse. De son côté, Andry Rajoelina organisera à partir de mercredi un atelier de préparation aux élections législatives.
Le président de la Haute autorité de transition Andry Rajoelina organise à partir de mercredi 6 janvier un atelier sur la préparation des élections législatives prévues le 20 mars prochain. Des élections qu'il a unilatéralement convoquées, enterrant de facto l'accord de Maputo sur le partage du pouvoir.
 
Ange Andrianarisoa
Chef de la délégation Ratsiraka au sein de la transition
Je pense que le fait d'organiser des élections le 20 mars est précipité. Il s'agit d'une décision unilatérale .
 
05/01/2010 par Ghislaine Dupont
 
 
Les trois mouvances de l'opposition -qui rassemblaient lundi encore leurs partisans à Antananarivo,- sont invitées à cet atelier, mais pour elles, pas question d'y participer. Un appel au consensus et à la concertation donc.
 
Constant Raveloson
Mouvance Marc Ravalomanana
On va s'entêter, parce qu'on a raison, parce que la voie choisie par Rajoelina est une voie sans issue, et pour lui, et pour le pays.
 
05/01/2010 par Ghislaine Dupont
 
 
Même exigence dans le camp du président destitué Marc Ravalomanana qui promet de maintenir la pression pour mettre en place les institutions issues des discussions de Maputo et d’Addis Abeba.
Le groupe international de contact se réunira à nouveau à partir du mercredi 6 janvier au siège de l'Union africaine à Addis Abeba, en Ethiopie. L’UA souhaite faire le point sur la situation et tenter de sortir de l'impasse, mais également remettre la communauté internationale au cœur des négociations.
tags : Andry Rajoelina - Madagascar
http://www.rfi.fr/contenu/20091223-paris-plaide-elections-madagascar
Madagascar / France -  Article publié le : mercredi 23 décembre 2009 - Dernière modification le : mercredi 23 décembre 2009
Paris plaide pour les élections à Madagascar Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
AFP/Romeo GacadPar RFI
Bernard Kouchner s'est exprimé le mardi 22 décembre 2009 sur la crise malgache après l'invalidation des accords de Maputo par Andry Rajoelina et la valse des Premiers ministres de ce week-end.
La France prend acte des événements du week-end. Les dernières décisions prises par Andry Rajoelina rendent caducs les accords de Maputo, négociés ces derniers mois par les différents protagonistes de la crise malgache. «Maintenant, il faut avancer», selon le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, lors d'une conférence de presse au ministère français des Affaires étrangères à Paris le 22 décembre 2009.
Repères
 25/10/2009 - Fiche Pays
Madagascar 
 
«Finalement les négociations n’ont pas abouti à ce que l’on souhaité. Maintenant, M. Rajoelina propose un autre Premier ministre. Je comprends que cela ne satisfasse pas tout le monde, mais si l’on va vers les élections : c’est quand même la solution. Des élections libres et contrôlées».
Des élections.... Pourquoi pas, disent bon nombre de Malgaches. Mais sur quelles bases ? C'est l'une des questions qui va se poser désormais. Le pouvoir en place, lui, a déjà appelé les partis politiques à discuter d'une refonte du code électoral.
A Madagascar, ce mardi 22 décembre 2009, les forces de l'ordre ont dispersé à coup de gaz lacrymogènes une manifestation de l'opposition devant le siège de l'Assemblée nationale à Antananarivo.
L'incident s'est produit alors que les opposants au président de la transition Andry Rajoelina voulaient réunir le parlement jugé illégitime par l’ancien maire de la capitale malgache. Le calme est rapidement revenu. Cet incident s'est déroulé alors que le pouvoir en place a décidé que les accords de Maputo étaient caducs.
 
tags : Andry Rajoelina - France - Madagascar
http://www.rfi.fr/contenu/20100206-andry-rajoelina-soumet-propositions
Madagascar -  Article publié le : samedi 06 février 2010 - Dernière modification le : samedi 06 février 2010
Andry Rajoelina propose sa solution à la crise malgache Andry Rajoelina, le président de la Haute autorité de transition, soumet ses propositions pour une sortie de crise.
AFP/ Aaron MaashoPar RFI
Le président de la Haute autorité de transition de Madagascar soumet un nouveau schéma de sortie de crise. Même s’il fait des concessions, ses propositions ne semblent pas recueillir l' adhésion des quatre mouvances politiques du pays. C’est ce 6 février 2010 que ces dernières doivent donner leur réponse à la proposition de compromis remise par Jean Ping, le président de la Commission de l’UA (Union Africaine), et qui insiste sur la mise en place des accords de Maputo.
Conseil supérieur de contrôle de la transition, chargé de ratifier les ordonnances ministérielles et où l’opposition serait en majorité, voilà pour l’inclusif. Une commission électorale indépendante composée de membres de la société civile, voilà pour la neutralité. La proposition d’Andry Rajoelina a le mérite de rester dans l’esprit de Maputo inclusive et neutre donc, mais elle a le lourd handicap de se distinguer assez largement des accords proprement dits.
Plus de gouvernement de consensus, un calendrier électoral bouleversé, le schéma est très nouveau. Mais la communauté internationale qui a dirigé la médiation, insiste pour la mise en œuvre de Maputo. Et les adversaires de la Haute autorité de transition ont la même exigence. Ramisandrazana Rakotosoa, de la mouvance Ratsiraka, refuse ainsi de commenter la proposition de Rajoelina, mais ne ferme pas complètement la porte non plus : « Dans l’immédiat, je pense que c’est hors sujet. Parce que cela ne correspond pas à l’accord de Maputo, et par conséquent, comme c’est hors sujet, je n’ai pas d’avis à émettre là-dessus. Par contre, si d’un commun accord on sort vraiment de tout cela, et que nous serons tous sur le même plan d’égalité pour discuter d’autres choses, ... ce sera autre chose», conclut-elle.
Repartir sur de nouvelles bases, on en est encore loin. Mais après cinq mois de blocage depuis leur signature, on a du mal à imaginer aujourd’hui les accords de Maputo appliqués stricto sensu.
 
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Madagascar / Entretien -  Article publié le : jeudi 04 février 2010 - Dernière modification le : jeudi 04 février 2010
Andry Rajoelina : « A Paris, je cherche un soutien pour la patrie, pas pour moi » Le président de la Haute autorité de transition malgache, Andry Rajoelina.
ReutersPar RFI
Après le sommet de l'Union africaine et sa fermeté vis-à-vis de l'homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition malgache, était sur RFI ce jeudi 4 février 2010.
 
RFI : Le sommet de l’Union africaine qui s’est achevé à Addis-Abeba a été assez ferme avec vous et a adopté une résolution demandant, je cite : « Au régime illégal de mettre fin à cette tentative d’imposer des solutions unilatérales ». Les dirigeants de l’Union africaine vous reprochent notamment d’avoir balayé d’un revers de la main les compromis trouvés à Maputo et à Addis-Abeba. Alors, quel est le message que vous avez envie d’adresser aujourd’hui aux dirigeants de l’Union africaine ?
Andry Rajoelina : Ecoutez, on a essayé de mettre en place à Madagascar un gouvernement d’union nationale. Ce gouvernement devrait être composé et formé par les partisans de chaque mouvance  ; quand on parle de mouvance, on parle des anciens chefs de l’Etat qui ont déjà été déchus et rejetés par la population et le peuple malgache. Maintenant, il faut reconnaître que c’était un échec. Et surtout cela a été difficile, voire même impossible, suite à l’attitude des autres chefs de file des mouvances et à des provocations.
RFI : Quelles provocations, par exemple ?
Andry Rajoelina : Si vous voulez, dernièrement par exemple, lors de la réunion qui s’est déroulée à Copenhague, les Nations unies m’ont invité à assister à cette réunion. Or, les deux soi-disant co-présidents du Conseil présidentiel et les autres membres de mouvance ont écrit une lettre à 12 000 kilomètres de Madagascar, c’est-à-dire depuis le Danemark pour s’opposer à ce que je représente le pays et Madagascar à cette réunion. Or, avant cela, c’est-à-dire, quand on a signé l’accord d’Addis-Abeba le 6 novembre 2009, tout le monde a reconnu, même ces chefs de mouvance et chefs de file que j'étais le président de la transition.
RFI : Donc, ce sont ces provocations qui vous ont fait rejeter le compromis qui avait été trouvé à Maputo ?
Andry Rajoelina : Ce sont ces provocations et surtout si vous voulez, le fait que les uns et les autres sont animés de haine et de vengeance.
RFI : Pourquoi avoir signé le compromis de Maputo dans ces conditions ?
Andry Rajoelina : Nous avons signé en toute bonne foi. Mais, [au bout] de15 jours tout simplement de cohabitation avec deux co-présidents, on a trouvé [avec] les attitudes des uns et des autres que c’était très très difficile de cohabiter dans l’exécutif.
RFI : Aujourd’hui, les dirigeants demandent aux quatre partis malgaches de se prononcer avant le vendredi 5 février 2010 sur les propositions faites par Jean Ping le 22 janvier dernier. Est-ce que vous avez déjà répondu à Jean Ping, est-ce que vous avez une proposition à lui faire ?
Andry Rajoelina : Nous avons déjà soumis notre proposition. Mais ceci dit, nous allons la remettre en main propre avec des explications parce que, si vous voulez, on ne rejette pas complètement ce qui a été signé à Maputo et à Addis-Abeba. Ce que nous proposons, c’est qu’on veut instaurer un contre-pouvoir ; le Conseil supérieur et de contrôle de la transition où les trois anciens chefs de l’Etat auront la majorité dans l’Assemblée et à ce moment-là, les ordonnances prises en Conseil de ministres seront ratifiées par ce Conseil supérieur de la transition dont le président et les 2 vice-présidents seront nommés par l’opposition c’est-à-dire, les 3 anciens chefs de l’Etat auront aussi la majorité dans l’Assemblée.
RFI : Est-ce que vous comptez rétablir Eugène Mangazala à son poste de Premier ministre ?
Andry Rajoelina : La cohabitation s’avère difficile voire même impossible.
RFI : Et la date des élections législatives fixée au 20 mars par vous-même est-elle toujours d’actualité ?
Andry Rajoelina : Les sociétés civiles et les partis politiques se sont réunis au centre de conférence internationale. Ils ont fixé la date des élections entre le 18 et le 24 mai prochains. Donc, ce n’est pas une décision du gouvernement. Ce n’est plus une décision unilatérale.
RFI : J’imagine que c’est un des signaux que vous envoyez aux dirigeants d’Union africaine. Ils ont l’air, pour l’instant, assez fermes envers Madagascar et envers vous-même et ils menacent de sanctions si un compromis n’est pas trouvé. Est-ce que cette menace de sanctions vous impressionne ?
Andry Rajoelina : Concernant les menaces, il faut voir la réalité sur place. Et aujourd’hui, ce que le peuple malgache veut et ce que la communauté internationale aussi veut mettre en place, ce sont les élections. Donc, nous sommes prêts à discuter avec toutes les forces vives de la nation pour organiser des élections libres et transparentes !
RFI : Etes-vous prêt à en discuter avec les chefs d’Etat de la SADEC ?
Andry Rajoelina : Il ne faut pas défendre une personne et vraiment mettre en péril le peuple malgache.
RFI : Vous voulez dire que vous avez le sentiment que les dirigeants de la SADEC veulent défendre Marc Ravalomanana ?
Andry Rajoelina : Bien, écoutez, c’est le cas parce que cela devient une histoire de copinage. Cela devient une histoire, si vous voulez, de protection d’une personne mais on ne voit pas la réalité sur place à Madagascar.
RFI : Certains de vos adversaires et certains commentateurs disent que vous êtes venu en France chercher un soutien politique auprès des autorités françaises.
Andry Rajoelina : Il est toujours mieux et bien de discuter avec les autorités et aussi les personnes influentes qui pourraient relayer nos messages. Donc, j’ai vu les parlementaires ici à Paris, j’ai vu aussi des hauts responsables, ceux qui peuvent nous aider vraiment à bâtir un nouveau Madagascar. Donc, c’est un soutien global que je suis en train de lancer pour notre chère patrie.
RFI : Diriez-vous que l’Elysée vous soutient ?
Andry Rajoelina : Ce n’est pas que l’Elysée me soutient ou la France me soutient ! Ce sont les idées qu’il faut soutenir. Et je pense que la France est en train de soutenir les pays qui veulent du renouveau et c’est le cas de Madagascar.
Un entretien réalisé par Olivier Rogez, RFI
 
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Union africaine -  Article publié le : mardi 02 février 2010 - Dernière modification le : mardi 02 février 2010
Madagascar au cœur des préoccupations de l’UA Le nouveau président de l’Union africaine et président du Malawi, Bingu wa Mutharika arrive au sommet de l’UA à Addis Abeba, le 1er février 2010.
Reuters / Irada HumbatovaPar RFI
A Addis Abeba, le 14e sommet de l'Union africaine se poursuit. C'est désormais le président du Malawi, Bingu wa Mutharika qui a pris, pour un an, la tête de l'organisation. Ce changement est particulièrement ressenti par les Malgaches. L'actuelle situation politique bloquée dans la Grande île et également la question du terrorisme sur le continent font parties des principaux sujets de préoccupation des dirigeants africains.
Avec nos envoyés spéciaux à Addis Abeba, Christophe Boisbouvier et Jean-Karim Fall
Les pays d’Afrique australe chassent en meute. Ils l’ont prouvé à deux reprises, ces derniers jours à Addis Abeba. D’abord, quand ils ont fait bloc contre la candidature du colonel Kadhafi à un second mandat à la tête de l’Union africaine, ensuite, quand ils se sont succédé au micro d’un huis clos pour dénoncer la politique de Jean Ping, le président de la Commission, à l’égard de Madagascar. Une politique trop conciliante à leurs yeux vis-à-vis du régime putschiste.
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 28/01/2010 - AFRIQUE/ANNIVERSAIRE
Le rêve brisé de l'Unité africaine 
 
Autant dire que le nouveau président de l’Union africaine, le Malawite Bingu wa Mutharika ne pourra pas refuser grand-chose à ses pairs de la Sadc, la communauté des Etats d’Afrique australe.
Or, depuis qu’Andry Rajoelina, l’homme fort d’Antananarivo, a claqué la porte des négociations avec les trois autres mouvances malgaches, les pays de la Sadc, y compris le Congo-Kinshasa qui préside actuellement l’organisation, sont ulcérés.
Et si le pouvoir malgache ne renonce pas dans les jours qui viennent à ses élections législatives unilatérales, certains délégués de la Sadc n’hésitent pas à envisager la fermeture de l’espace aérien de l’Afrique australe à tout avion en provenance de Madagascar.
Les relations se tendent entre l’Algérie et le Mali
Selon les Algériens, le Mali ferait preuve de faiblesse à l’égard des combattants d’Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi). Ils expliquent que dans la lutte contre les islamistes le Niger serait, lui, beaucoup plus coopératif. D’ailleurs, soulignent-t-ils, si les combattants d’al-Qaïda n’ont pas élu domicile dans le désert nigérien, ce n’est pas par hasard.
Alger critique également les médiations engagées par le Mali pour la libération d’otages occidentaux qui se terminent par le versement de rançons. « Les Maliens participent indirectement au financement d’al-Qaïda », affirme un diplomate algérien. Côté malien, on balaye d’un revers de main ces critiques. « C’est un mauvais procès », déclare indigné un diplomate malien. « Personne ne contrôle ces islamistes, y compris l’Algérie avec les moyens militaires dont elle dispose », explique-t-on côté malien.
Bamako estime ne pas avoir de leçon à recevoir en matière de coopération antiterroriste. Des agents de renseignement algérien auraient été invités à Bamako pour interroger des islamistes incarcérés au Mali.
En outre, les militaires algériens n’auraient jamais exercés le droit de poursuite dont ils jouissent après un accord avec le Mali.
Enfin, c’est pour des raisons humanitaires et à la demande des pays dont les otages sont ressortissants, que le Mali joue les médiateurs, souligne-t-on côté malien.
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AFRIQUE/ANNIVERSAIRE -  Article publié le : jeudi 28 janvier 2010 - Dernière modification le : lundi 08 février 2010
Le rêve brisé de l'Unité africaine L'empereur éthiopien Haile Selassie (au centre) et le premier président du Ghana Kwame Nkrumah (à g.) le 25 mai 1963 en Ethiopie.
AFPPar Jean-Karim Fall
Unité, solidarité étaient les maîtres mots des fondateurs de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), relayés en 2002 par son héritière l'Union africaine. Construite sur une idée, rattrapée par la dure réalité, l'organisation a eu à essuyer des tempêtes au cours de ces 47 années d'existence. Les 53 États membres peinent encore à poser des actes collectifs.
Le 22 mai 1963, les jeunes écoliers éthiopiens, mobilisés par le pouvoir impérial, découvrent avec curiosité, les dirigeants de l’Afrique fraichement indépendante. L’empereur d’Éthiopie, Roi des rois, Hailé Sélassié accueille, à Addis-Abeba, 27 chefs d’État, pour la plupart désignés au lendemain des indépendances des ex-colonies françaises et britanniques. Des dirigeants qui ont décidé de mettre en sourdine leurs divisions pour présenter au monde un front uni. Car, déjà, lors de sa création, l’Organisation de l’unité africaine est minée par des dissensions sur les objectifs de la future organisation et sur ses prérogatives.
Dissensions, conflits et fractures
Hailé Sélassié. Discours 25 mai 1963. 
(CC)
 
Les révolutionnaires (l’Égyptien Gamal Abdel Nasser, le Ghanéen, N’Kwame Nkrumah ou le Guinéen Sékou Touré) s’opposent aux modérés, (l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor), partisans d’une approche prudente de l’unité du continent. Dans son discours, l’empereur Hailé Sélassié a d’ailleurs mis en garde ses pairs : « cette conférence ne peut se clôturer sans l’adoption d’une charte africaine ». À l’issue de 48h de débats houleux, la charte de l’Organisation de l’Unité africaine est pourtant signée.
Les pères fondateurs se sont mis d’accord sur le plus petit dénominateur commun : la libération complète du continent, notamment celle des pays lusophones encore sous le joug de la domination coloniale portugaise, de la Rhodésie, et la fin de l’apartheid en Afrique du sud. L’article 2 de la charte stipule que les États membres s’engagent « à éliminer sous toutes ses formes le colonialisme de l’Afrique ».
Celui qui n'est pas encore le secrétaire général des Nations unies, mais déjà un spécialiste des arcanes de la diplomatie africaine, Boutros Boutros Ghali, constate en 1968 que cette charte est le résultat d’un «compromis entre deux thèses en présence, mais un compromis plus favorable à la thèse de l’Afrique des patries qu’à la thèse fédéraliste du Docteur Nkrumah ».
 
La guerre du Biafra a profondément divisé l'OUA (sur YouTube).
BBC
 
Une année plus tard, lors du deuxième sommet, au Caire, les participants se mettent d’accord sur le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
C’est au nom de ce principe que l’organisation gère, en 1968, la première guerre fratricide dans l’un des États membres : le conflit du Biafra au Nigeria.
Le pouvoir central de Lagos est soutenu par l’organisation, même si en coulisses, certains Etats, et non des moindres, prennent fait et cause pour les irrédentistes biafrais. C’est le cas de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny.  Le dogme de l'intangibilité des frontières s’accompagne d’un autre principe non écrit, la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat membre.  La réaffirmation de ces deux principes aura pour conséquence de stériliser les débats sur la démocratisation du continent. La démocratie est un sujet tabou. Les droits de l’homme également. L’OUA est un club de partis uniques !
 
Opérations de maintien de la Paix de l'UA
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La vie de la toute nouvelle organisation va également être rythmée par les effets collatéraux de la guerre froide qui opposent, sur le continent, les deux grands : les États-Unis et l'URSS. Et c’est en Angola que Washington et Moscou croisent le fer.  Tout naturellement, les alliés africains des deux grandes puissances s’affrontent sur le terrain diplomatique, dans l’enceinte de l’Organisation de l’unité africaine.  Les deux camps ne se font aucun cadeau. L'OUA évite de justesse l’implosion, en 1976, au plus fort de la guerre civile qui oppose en Angola le gouvernement marxiste d’Agostinho Neto aux rebelles pro occidentaux de Jonas Savimbi.
Les vieux diplomates se souviennent encore de cette longue nuit de débats violents qui s’est soldée par un vote sans précédent : 22 pays soutiennent le pouvoir central de Luanda tandis que 22 autres se prononcent en faveur des rebelles. La rupture est évitée de justesse, mais l’organisation va être le théâtre d’un nouveau bras de fer. Une autre question de décolonisation va empoisonner les débats et provoquer de nouvelles tensions entre membres.Dossier spécial 50 ans des indépendances africaines
JB Pellerin
 
L’indépendance du Sahara Occidental et l’admission de la république arabe sahraoui comme 51e membre de l’OUA vont se traduire par la plus grave crise de l’organisation. En 1984, à Addis Abeba, le Maroc décide de se retirer de l’organisation.
Il faudra pratiquement attendre vingt années pour que l’OUA s’intéresse enfin aux questions économiques. Dans les années 2000, la majorité des États est criblée de dettes. La dette extérieure du continent, colossale, est estimée par les experts à 200 milliards de dollars. L’Afrique demande un assouplissement des conditions de remboursement et un rééchelonnement.
En 1991, dans la capitale fédérale du Nigeria, le sommet de l’OUA adopte un traité instituant la Communauté économique africaine. Prudents, les auteurs du traité d’Abuja avaient fixé une période de 34 années pour parvenir à l’intégration économique du continent. Le projet restera lettre morte. La politique va reprendre ses droits. Le mur de Berlin est tombé. La bipolarisation du monde s’estompe. Mais les conflits armés demeurent. Cette nouvelle décennie est marquée par l’émergence de la revendication démocratique. L’Afrique urbaine se manifeste et commence à réclamer la fin du parti unique. Certains États vacillent.
Les soubresauts de la démocratisation ne rencontrent que peu d’écho dans les réunions de l’organisation. Au nom du sacro-saint principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État membre, l’OUA évite de se prononcer.
  Mouammar Khadafi, roi des rois traditionnels d’Afrique
Plan d'Addis-Abeba
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La fin de la décennie 1990, est aussi celle du désintérêt des puissances régionales pour l’OUA (Afrique du sud, Nigeria, Algérie). Profitant de ce vide relatif, un homme, le colonel Mouammar Kadhafi va s’engouffrer dans la brèche et s’imposer. Isolé sur la scène internationale, le bouillant colonel libyen va s’auto-proclamer, nouveau chantre du panafricanisme.
À grand renfort de dollars et d’effets de manches, le colonel Kadhafi va profiter du sommet de Lomé en 2000 pour modifier profondément une organisation qu’il juge inefficace et timorée. L’acte constitutif de l’Union africaine est adopté. La naissance de la nouvelle organisation sera célébrée avec emphase en Zambie, à Lusaka en 2001.
Les objectifs sont ambitieux et s’inspirent du processus de la construction de l’Union européenne. La nouvelle Union africaine se dote de plusieurs institutions : une commission, un parlement, une cour de justice, une banque centrale et un organisme de gestion des conflits -le conseil paix et sécurité- , un conseil de sécurité à l’image de celui des Nations unies, mais sans droits de veto.
Une entorse au sacro-saint principe de la non ingérence dans les affaires intérieures des États membres est envisagée avec la mise en place d’un mécanisme de surveillance mutuelle.
À grands renforts d’envolées lyriques, le NEPAD (Nouveau Partenariat pour l’Afrique) est lancé. Ce système est censé attirer les investissements pour favoriser les infrastructures en Afrique. On parle de routes, de chemins de fer, d’interconnexions électriques. On parle de milliards de dollars disponibles. Le NEPAD se révèlera être une coquille vide.
La construction de la nouvelle Union africaine avec son cortège d’institutions se fait sur des fondations fragiles.  Le diplomate Égyptien, Boutros Boutros Ghali mettait dès 1968, l’accent sur les faiblesses actuelles et futures de l’organisation : « quelle que puisse être l’évolution prochaine de l’OUA, il faut reconnaitre que sa faiblesse intrinsèque a pour origine la faiblesse des Etats membres eux même, issus du morcellement de l’Afrique ».
Chassez le naturel, il revient au galop
 
Le leader libyen, Mouammar Kadhafi, accueille le président algérien Abdelaziz Bouteflika ( au centre ) et le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, le 30 juin 2009.
(Photo : Reuters)
 
Au fil des sommets, le clivage originel entre les partisans des États unis d’Afrique et les adeptes de la prudence, pour qui l’union passe d’abord par le renforcement des grands ensembles régionaux, se manifeste à nouveau.
Géographiquement, c’est l’Afrique australe, emmenée par la puissante Afrique du Sud, qui s’oppose aux velléités unionistes du colonel Kadhafi. L’ancien président Thabo Mbéki bloque plusieurs textes proposés par la Libye. Il est épaulé par son homologue ougandais, Yoweri Museveni et, dans une moindre mesure, par le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi.
La nouvelle Union africaine piétine. L’ancien président de la commission de l’Union africaine, le Malien Alpha Oumar Konaré, lui-même fervent partisan des États unis d’Afrique, est, à plusieurs reprises, obligé de jouer les équilibristes pour éviter la crise ouverte.
47 années après la création de l’Organisation de l’unité africaine, le virus de la division est toujours là. Les acteurs ont changé, le sigle également, mais les lignes de fractures demeurent.
 
A LIRE, A ECOUTER
Boutros Boutros Ghali. L'Organisation de l'unité africaine. Armand Colin. 1968
Discours de l'empereur Hailé Sélassié. 25 mai 1963. (extraits)
Elikia M'Bokolo et Philippe Sainteny. Afrique, une histoire sonore 1960-2000. Coffret de CD. RFI / Frémeaux associés.
Les grandes dates de l'OUA (article RFI).
La création de l'Union africaine (article RFI).
 
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