Gare aux morilles

Par Estebe

Bien le bonjour, bichons bichonnnes

Une charmante petite histoire en guise de préambule:


Ce sont deux morilles dans une casserole.
- «Il fait chaud ici», note benoîtement la première
- «ARGHHHHH, une morille qui parle!!!», hurle la seconde.
Hilarant. Non ?

Tiens, restons le pif dans les morilles – l’une des expériences nasales les plus exaltantes qui soit, cela soit dit en passant – avec notre glorieux hamburger de veau aux morilles. Recette fastoche autant que joyeuse, qui tire, mine de rien, la langue aux titans de la malbouffe et autres multinationales de la frite molle, en offrant une déclinaison du sandwich ricain malicieusement ointe de culture culinaire européenne. Hi, hi, hi. Le Dr Surp se rit de l’ouragan mondialiste.


Munissons-nous de buns (soit ces pains un peu replets pour burger), de steaks de veau joufflus fraîchement hachés par ce moustachu de boucher (attention Simone: le haché de veau a la durée de vie du papillon, voire moins), de quelques pousses de roquette (ou d’oignon, à défaut), d’un bout de vieux gruyère fleuri de là-haut sur l’alpage, d’une lichette de crème fraîche et de dix petites morilles déshydratées par personne.


Réhydratez les morilles un quart d’heure dans un peu d’eau tiède. Filtrez soigneusement l’eau. Réservez. Poêlez alors, tout doux, les morilles dans une noisette de beurre. Assaisonnez avec volontarisme. Ajoutez un filet d’eau de réhydratation (voir plus haut, banane), laissez évaporer partiellement. Puis liez d’une lichette de crème. Touillez. Goûtez.


Assaisonnez puis poêlez vos steaks hachés à feu dru. Après les avoir retournés, coiffez-les de copeaux de gruyère. Qui va se mettre à fondre, comme un collégien devant l’Origine du monde.
Dorez les buns au four, voire au grille-pain.
Et alors? Ben alors, this is the end (My only friend, the end): Humectez chaque pain de crème, aménagez un lit de pousses de roquette, installez-y des morilles, puis le steak. Refermez. Passez au four ouvert vingt secondes. ET CROUNTCH CROUNTCH CROUNTCH. Oui, trois fois.
Ça, c’est de la coda poétique ou on ne s’y connaît pas.

A sous peu, chers vous

PS. Il n’est pas outrecuidant de boire du vin avec le machin sus-décrit, tout plein même, un vin ferme et vif, épicé et frondeur, rouge et nature, qui te fait dresser les poils des portugaises et écarquiller les orteils de volupté. Par exemple la cuvée La Guerrerie 08 (cot + gamay) du Clos du Tue-Bœuf, sis en Touraine, bords de Loire, France-du-milieu-un-peu- à-gauche-sur-la-carte-routière. Voilà, voilà.