La Horde, la critique

Publié le 16 février 2010 par Fredp @FredMyscreens

Un film de zombies français… tout est dit avec ces quelques mots. Décidément, en france, avec La Horde on est loin des films de genre espagnols, US ou japonais !

Yannick Dahan et Benjamin Rocher sont des fanboys, des gros amateurs de films d’horreur. Et après maintes péripéties, les voilà aux commandes du premier vrai film de zombies français. Et dans ce domaine, la concurrence est rude. Entre le bourrin l’Armée des Morts, le so british Shaun of the Dead, le fun Zombieland, l’espagnol Rec, … le genre est plutôt balisé et il devient difficile de faire quelque chose d’original.

Comme le genre marche partout, pourquoi les frenchies n’y auraient pas droit ? Après le très inégal Mutants, voici donc La Horde. Le parti pris est clairement le côté bourrin, ça, l’affiche l’annonçait déjà clairement. Mais ce que l’on attendait pas, c’est simplement l’amateurisme avec lequel le film est raconté. Certes l’histoire ne vole pas haut (des flics veulent abattre un gang dans un immeuble de cité à l’abandon et, pas de bol, c’est à ce moment que les zombies apparaissent) et on s’y attendait puisque ce n’est pas une composante indispensable du film de zombie. Mais là où ça fait mal, c’est que les personnages sont vraiment bas de plafond. Bourrins ou (et) crétins, avec un passé à peine évoqué, on ne s’attache pas du tout à eux. Ils ne sont que de la chair fraîche qui servira à nourrir les cannibales morts. En même temps, qu’attendre d’autre d’acteurs qui jouent vraiment très mal et déclament leurs répliques assassines comme s'ils voulaient vraiment être ridicules ?

On ne félicitera donc pas vraiment Claude Perron, Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney, Yves Pignot et compagnie qui se vautrent bien dans la boyasse.

L’autre aspect non pas décevant mais ridicule est le peu de nouveauté qu’apporte la Horde au genre. Les autres films bénéficiaient vraiement d’une identité propre, d’une atmosphère oppressante ou détournée, d’un angle inédit apportant un minimum d’intérêt. Ici, les deux réalisateurs jouent le premier degré bourrin mais tout tombe à plat. Pas de frissons, pas d’émotions, pas de choc, juste des éclats de rire devant le ridicule des situations. Je veux bien qu’on joue sur l’humour pour détendre l’atmosphère, mais là c’est juste pathétique.

Vous vous demandez toujours pourquoi le film de genre français ne décolle pas ? C’est bien simple, tant que ce sont des films aussi amateurs que ceux-là qui seront présentés dans les salles, on sera loin d’égaler nos cousins britanniques et espagnols. Mais on saluera tout de même le dynamisme avec lequel le film a été fait (merci aux centaines de fans zombies d’avoir tenté l’aventure) et la volonté qu’ont eu les réalisateurs de faire bouger les choses. C’est bien là le seul intérêt.