D'autre part, de Luke, album assez pessimiste

Par Actualitté
Le rock à la française se porte bien qu’on se le dise, mais Luke propose une autre manière de faire du rock, un style pessimiste sans revendication profonde avec l’enlacement des mots et des guitares avec D’autre Part son dernier album dans les bacs le 15 février. Un album noir qui mérite une visite chez le psy. Une banquette se matérialise là sous nos yeux et il se livre.

D’une part c’est une histoire d’amour

Une histoire d’amour qui se brise pour un monde meilleur ou une histoire d’amour froide comme si un « Robot » pouvait avoir un « cœur de vibre ». Luke serait l’homme qui voudrait dire tant de choses à « elle » qu’on ne connaît pas, ou peut être qu’il s’agit de « Faustine » avec ce titre de même nom qui enveloppe l’album pour qui les déclarations fleurissent dans « Fantôme » ou encore « Pense à moi ». Ce « elle » est toujours plus ou moins présent dans son absence. Les textes sont au conditionnel ou dans l’idée de la rupture. Un amour impossible où il faudrait qu’elle tourne la page. Avec un ton pragmatique, Luke se place avec l’attention de la protéger alors qu’il ne croit plus en l’espèce humaine. Une mauvaise graine qui cherche à aimer sans comprendre le mode d’emploi.

« D’autre part » une vision pessimiste du monde

« Eteins la lumière et montre-moi ton coté sombre » comme le disait Axel Baueur, Luke l’a éteinte cette lumière, une facture pas payée et du coup, il voit le monde avec une chandelle qui se consume bien trop vite ! Pas étonnant qu’avec cette source de lumière, il voit le monde sous cet angle et maintenant il entend des rires seulement dans ses rêves parce que « nos cœurs sont ivres de colère, faits de centre et de poussière ».
Luke ne croit pas aux rêves des uns et des autres, parce que c’est toujours plus beau vu à travers l’élite. Comme si la force de l’homme se définissait dans le « faire » plutôt que dans l’« être ». Et si pour Luke, « être » un homme n’est pas dans l’artifice, mais dans les bonnes intentions, il se coupe de toute perception positive. Le psy pourrait lui expliquer que le cerveau ne réfléchit pas et que la pensée créatrice éclatante aurait du bon ! mais où serait toute la création d’un artiste sans ce coté écorché ? Encore qu’ici c’est de l’écorchure démagogique à souhait.

Un album trouble

L’espèce humaine, la condition humaine est un champ de mines que les artistes (surtout les français) aiment exploiter à outrance. Or, même si en effet, les victimes ont besoin d’un porte-parole, les messages de Luke ne sont pas très optimistes. Un album sombre limite glauque qui remet finalement le couvert sur la relation que nous entretenons les uns avec les autres. D’autre part est un reportage en voix off des émissions du type Confession Intime où personne ne se comprend, personne n’aurait même les outils pour se comprendre.
Un album qui donne complètement dans ce fatalisme exacerbant du « c’est la vie » comme si en effet nous n’étions que des robots pris par la peur de mourir et du coup voguant vers une vie pour rien devenant locataire de notre âme. Un album donc acariâtre, hasardeux, caricatural, voire hyperbolique alors que les airs sont sympathiques. Un contraste qui laisse un goût amer en bouche.