Interview la clarée : le bio reinventé !

Publié le 16 février 2010 par (dé)maquillages @demaquillages

Vous avez peut-être déjà entendu parler de La Clarée, car la marque a fait une opération de communication auprès de bloggeuses il y a quelques semaines – opération couronnée de succès, les filles ont adoré.
J’ai eu la chance de pouvoir rencontrer Laurent Baussan, le fondateur, grâce à ma copine PR Ludmilla* (qui propose systématiquement mes interviews indiscrètes à tous ses clients, les pauvres…).
Fils de**, ex-formateur en saponification(!) au Cap Vert et à Dakar, ex-commercial import/export (repenti) dans une Chine pour laquelle développement durable rime avec optimisation de la marge, Laurent Baussan est un véritable passionné passionnant en train de réfléchir à une Cosmétique Bio encore plus durable. La preuve en quelques questions (parfois légèrement provocantes) / réponses (100% transparentes).
La Clarée, en quelques mots ?
Le point de départ, c’était surtout une grande affinité avec l’ingrédient phare de la gamme : l’olivier. J’ai créé Oliviers & Co en 1995 avec mon père [NDLR : ah, ah !!! un indice !], puis après quelques années j’ai quitté l’entreprise car elle prenait une direction à l’opposé de ce que je voulais faire.
Je savais que les macéras de feuille d’olivier sont très riches en flavonoïdes et polyphénols, et que ces molécules ont des propriétés antioxydantes bénéfiques pour la peau. Or, habituellement, on se débarrasse de ces feuilles d’olivier car elles ne sont pas alimentaires. En créant la gamme La Clarée, on a trouvé un moyen de valoriser ces déchets naturels en profitant de leurs vertus anti-âge.
L’engagement de La Clarée dans le développement durable ?
Tout d’abord, nos produits sont bien sûr tous certifiés Bio (Ecocert).
Ensuite, nous travaillons localement : formulation, approvisionnement en feuilles d’olivier, production, conditionnement (etc…), sont réalisés dans un rayon de 500 km maximum autour de nos bureaux en Provence.
Pour les feuilles d’olivier, nous ne travaillons qu’avec un seul exploitant, Pierre Grimat : je me suis engagé à long terme avec lui, dans un partenariat durable.
Et c’est un CAT local (centre d’aide par le travail pour les handicapés) qui s’occupe de l’effeuillage.
Enfin, nous faisons également très attention à nos dépenses carbone, nous utilisons du papier issu de forêts gérées durablement, nous imprimons « vert » et nous reversons 1% de notre chiffre d’affaire annuel à la protection de l’environnement.
Quel est votre avis sur les chartes Bio existantes (Ecocert, Qualité France, Cosmos…) ?
C’est un bon début mais nous pensons que ces chartes pourraient être améliorées en intégrant une dimension sociale et économique qu’elles n’ont pas actuellement. C’est illogique de faire du Bio sans un minimum d’éthique commerciale et d’optimisation du lien social.
Il faudrait également intégrer les notions de biodégradabilité et de bilan carbone. Un exemple : les labos sont très friands de l’huile de rosier musquée, qu’ils se procurent en Amérique du Sud (14 000 km pour en général moins de 1% dans la formule), alors qu’il y a plein de rosiers musqués (= églantiers) en Provence !!!
Nous sommes justement en train de réfléchir à une charte qui irait plus loin…
Vous vous approvisionnez tout de même au Mexique pour l’aloe vera. Est-ce vraiment écologique ?
Effectivement, nous aurions pu nous approvisionner en Espagne pour cet ingrédient. C’est un choix difficile et nous sommes obligés d’intégrer une marge de tolérance dans nos envies de développement durable.
Il se trouve que l’aloe vera que nous achetons est exploité par une communauté mexicaine selon les principes du commerce équitable. Nous avons donc choisi de privilégier cette communauté, pour qui la culture de l’aloe vera est véritablement source de progrès social et économique.
De la même manière, nous nous approvisionnons en huile de macadamia en Australie.
Utilisez-vous de l’huile de palme dans vos savons ? Quel est votre point de vue sur la question ?
Oui, nous en utilisons, à notre grand regret. D’une part parce que c’est autorisé par la charte Ecocert [NDLR : ??!!!], d’autre part car nous n’avons pas trouvé aujourd’hui d’alternative suffisamment performante. Sans huile de palme, le savon ne mousse pas.
Mais nous n’avons pas dit notre dernier mot ! Nous sommes en train de faire des essais de substitution avec une plante méditerranéenne.
J’ai testé l’Huile Corporelle Relaxante, qui est un mélange d’huiles végétales. N’est-il pas tout aussi bon pour la peau d’appliquer une simple ISIO 4 ?
Non, car nous n’utilisons que des huiles première pression à froid, ce qui permet de préserver les leurs nombreux bienfaits (vitamines A et E notamment). L’ISIO 4 est bonne pour apporter des acides gras, ce qui est déjà bien, mais c’est tout. Par ailleurs, la sensorialité (texture, parfum) n’est pas la même ! [NDLR : c’est vrai… quelques avis sur cette huile ici et ]
Où peut-on se procurer les produits La Clarée ?
Nos produits sont essentiellement vendus en institut et sur notre site web.
Quelles sont les actualités de la marque ?
Nous venons de lancer le Soin Exfoliant Visage : antioxydant, purifiant et hydratant.
2010 sera également l’année de la naissance d’un shampooing et d’un gel douche sans Ammonium Laureth Sulfate. Nous sommes en train de fignoler les formules car la formulation de moussants sans ingrédient de synthèse n’est pas facile.
Et peut-être ensuite une gamme pour hommes…
°°°
* Ludmilla Barthelmé est la fondatrice de l’agence de relations presse CoWorking. Ses clients : La Clarée, Doux Me, Erborian, IDC, Panpuri, 2B, Biophytis… PR, ça veut dire Public Relation, c’est pour faire genre :)
** Et là je vous laisse chercher par vous-même sur Internet, car même si Laurent ne semble pas « encombré » par sa filiation, ça m’amuse de ne pas le dire et de vous laisser trouver tous seuls, bandes de petits curieux… ^^

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