Secteur 7

Publié le 16 février 2010 par Menear
1
Depuis l'hiver, ils ont ressortis les vieux trains allu des années soixante-dix, les p'tits gris, les trains du secteur 7. Le chauffage plonge depuis les sièges et sèche une fois dissipé sous les cuisses. Ils n'ont qu'un étage. Ils s'entassent, cimetière des trains de V. Triage, on les voit longer les vitres et l'immobilité. Le soleil basculé fin février se reflète sur leurs toits de zinc. La tôle ondule sous la lumière. Les aiguillages les éparpillent entre les boites à chaussures qui émergent et annoncent plus loin l'apparition des villes, des bouts de villes, banlieues. Depuis le haut des immeubles on les voit serpenter, aiguilles entre les arcs électriques des prochains 17h34. Je dis à H. : un jour j'aimerais habiter un de ces immeubles, vue par dessus les voies, je pourrais compter les trains et deviner, montre en main, le nom de leurs destination, par coeur, les jours se répéteraient...

2
Soit un nombre composé de 140 chiffres : soit 100 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 de possibilités pour la composition d'un tel nombre (il est probable que mes calculs soient faux : j'autorise N., et N. seulement, à me corriger). Application de la démonstration à une phrase composée de 140 caractères : combien de possibilités peut-il y a avoir ? Combien de phrases parallèles pourrait-on recenser, classifier, archiver ? Et sur ce chiffre choc, combien d'entre elles pourraient être intelligibles ? Et sur ce chiffre bis, combien d'entre elles pourraient traquer, tracer et dire le suicide dans les transports en commun ? Et sur ce chiffre ter, combien d'entre elles pourraient faire sens ? Voilà le dilemme posé par Accident de personne, projet twitter encore en cours, et voilà pourquoi je me dois de le résoudre.