Les parents retrouvés de Toutankhamon annoncés par Zahi Hawass aujourd'hui

Publié le 17 février 2010 par Sylvainrakotoarison

(dépêches)
Les parents retrouvés de Toutankhamon annoncés par Zahi Hawass aujourd'hui
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-02-16/revelation-toutankhamon-le-fruit-d-un-inceste/920/0/424730
Publié le 16/02/2010 à 18:26 - Modifié le 17/02/2010 à 08:30 Le Point.fr
RÉVÉLATION
Toutankhamon, le fruit d'un inceste
Par Frédéric Lewino
Le masque funéraire de Toutankhamon © ImageForum
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INTERVIEW Les mystères de la génétique archéologique dévoilés
Lire aussi notre interview du professeur Hublin: "Les mystères de la génétique archéologique dévoilés"
Depuis l'ouverture du tombeau de Toutankhamon le 16 février 1923 par Howard Carter, les égyptologues s'interrogent sur l'identité de ses parents. Chacun y va de son hypothèse. Certains affirment même qu'il serait le fils de la belle Néfertiti, première femme d'Akhenaton, l'inventeur du monothéisme. Eh bien, maintenant, on le sait ! Une étude publiée cette semaine dans la revue médicale Jama révèle que Toutankhamon serait le fruit d'un inceste.
Ces révélations seront officiellement faites, mercredi, par l'extravagant docteur Zahi Hawass le patron des Antiquités égyptiennes. Coiffé de son légendaire Stetson, avide d'honneurs médiatiques, il affrontera les caméras du monde entier pour révéler les principaux résultats de deux ans d'enquêtes génético-médico-légales concernant Toutankhamon et dix momies de ses proches parents. En comparaison, les experts de la série américaine Bones passent pour de gentils amateurs.
Rien de choquant à l'époque
Les analyses génétiques (réalisées en double par deux laboratoires indépendants) font de Toutankhamon le fils de la momie KV55 qui est identifiée comme celle d'Akhenaton. Il est donc son fils, et non pas son frère, comme certains égyptologues le croyaient jusqu'alors. Quant à la mère de notre jeune roi, il s'agirait de la momie KV 35YL, baptisée la "Younger Lady". Celle-là même que plusieurs égyptologues identifiaient comme étant la sublime Néfertiti, première épouse d'Akhenaton. Or, d'après son ADN, cette Younger Lady serait la propre soeur d'Akhenaton. Épouse et soeur ! Rien de choquant à l'époque - c'était dans l'habitude des lignées royales égyptiennes -, mais cette parenté proche semble exclure que la Young Lady puisse être Néfertiti.
L'étude révèle encore que le pharaon Amenhotep III et la reine Tiyi étaient les parents communs d'Akhenaton et de la Younger Lady, ce qui en fait donc les seuls grands-parents de Toutankhamon. Enfin, l'ADN confirme que les deux momies Youva et Touya sont, respectivement, le père et la mère de Tiyi et, par conséquent, les arrière-grands-parents de Toutankhamon. Restent les deux foetus momifiés trouvés dans le sarcophage du jeune pharaon : il en serait le père, mais la mère n'est toujours pas identifiée avec certitude.
L'origine de sa mort connue
Voilà pour le pedigree de Toutankhamon, mais l'équipe du Docteur "Bones" Hawass a également déterminé les conditions de son décès. Que n'a-t-on pas écrit ou imaginé à ce sujet ? Pour certains, il serait mort en chutant de son char ; pour d'autres, c'est le coup porté à la tête par un cheval ou un autre animal qui l'aurait achevé. On a aussi évoqué une septicémie, une embolie, un empoisonnement, un assassinat avec un objet contondant. En fait, rien de tout cela. Le jeune roi a succombé parce qu'il avait de nombreuses tares héritées de ses parents (notamment une déformation osseuse des pieds) et parce qu'il était paludéen au dernier degré. De l'ADN du parasite Plasmodium falciparum a été retrouvé dans sa momie et dans celles de trois autres membres de sa famille. Un paludisme qui avait commencé à ronger ses os ! Ce diagnostic est confirmé par la présence de cannes et d'une boîte à pharmacie dans sa tombe.
En revanche, les représentations androgynes de Toutankhamon et de son père Akhenaton pharaons semblent ne relever que d'une vision artistique, car les médecins n'ont retrouvé dans les momies aucune indication qu'ils souffraient du syndrome de Marfan - comme il a été dit - lors de leur vivant. Toutankhamon n'a pas fini de nous étonner. Il ne serait pas étonnant que, mercredi, le docteur Hawass fasse de nouvelles révélations à son sujet.
 
Le pharaon Toutankhamon © CRIS BOURONCLE / AFP
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29 COMMENTAIRE(S)
lili
Enfin la lumière !
mercredi 17 février | 08:56
N'est-il pas formidable de savoir d'où vient ce beau pharaon ! J'ai visité la vallée des rois, et j'essayais de me transporter à leur époque, que ce devait être grandiose ! Je suis une passionnée de l'histoire égyptienne.
marc
C'est cela oui !
mercredi 17 février | 03:13
L'avantage c'est qu'on peut toujours affirmer n'importe quoi, la famille ne viendra pas contester, pour le reste comme toutes les grandes théories à des milliers d'années de distance...
sylla
Scandale dans la famille
mercredi 17 février | 00:22
J'ai l'impression qu'ils se mélangent un peu les liens familiaux, nos journalistes ! En effet ils écrivent que Toutankhamon aurait été le fils de Néfertiti épouse d'Akhénaton ce qui en aurait fait son fils ou beau-fils et non son frère comme écrit plus bas. On a donc découvert qu'Akhénaton était son père ce qui semblait évident, puisque fils de son épouse Néfertiti. Par contre ce serait la mère qui ne serait pas la vraie mère, mais une autre, la soeur d'Akhénaton, ce qui n'a rien d'extraordinaire pour l'époque, certes. Cela me rappelle une chanson,"scandale dans la famille" qui disait en substance : "ton père n'est pas ton père, mais ton père ne le sait pas, donc ta soeur n'est pas ta soeur et tu peux l'aimer autrement qu'une soeur".
Marie M.
Moralité ou évolution des connaissances ?
mardi 16 février | 22:35
Je ne suis pas sûre que ce soit la morale qui ait été à l'origine de la notion d'inceste. Je pense que c'est plutôt l'évolution des connaissances et la constatation que la consanguinité donnait naissance à des dégénérés. Les livres des religions monothéistes ont participé à cette interdiction, car l'on oublie qu'ils étaient également des codes de santé publique et d'hygiène en rapport bien évidemment avec les conditions de vie de l'époque.
Abdelkader
Haplogroupe
mardi 16 février | 22:31
J'aimerais bien savoir son haplogroupe...
gen/lz
S'il est le fruit d'un inceste...
mardi 16 février | 22:20
... alors nous aussi nous le sommes ; la peau a été créée avec cinq ouvertures pour faire apparaître les yeux, les narines, la bouche de tous.
orsi
mardi 16 février | 22:19
Tout le monde sait depuis l'école que les pharaons épousaient leur soeur (et jusqu'à la fin, puisque Cléopâtre n'était reine que parce que marié à son frère pharaon) ! Donc, il n'y a ni surprise, ni scandale à ce que le fils d'un pharaon et de sa soeur devienne lui-même pharaon. Il faut un peu accepter que des cultures différentes aient des moeurs différentes.
Rebecca
Peu importe !
mardi 16 février | 21:41
http://www.lepoint.fr/culture/2010-02-16/interview-les-mysteres-de-la-genetique-archeologique/249/0/424748
Publié le 16/02/2010 à 19:00 - Modifié le 16/02/2010 à 22:30 Le Point.fr
INTERVIEW
Les mystères de la génétique archéologique dévoilés
Propos recueillis par Suliane Favennec
Jean-Jacques Hublin est professeur de l'évolution humaine et directeur du département de l'évolution humaine à l'institut Max Planck (Allemagne). ©DR
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C'est la fin du suspens. L'Égypte révèle les résultats des prélèvements ADN de la momie de Toutankhamon. Ces analyses effectuées relèvent de la génétique. Une science fondamentale dans la recherche de l'histoire des peuples, les plus anciens. Jean-Jacques Hublin, le directeur du département sur l'évolution humaine à l'institut d'anthropologie Max Planck en Allemagne, répond au point.fr.
lepoint.fr : À quoi sert la génétique archéologique ?
Jean-Jacques Hublin : La génétique permet de déchiffrer l'information biologique qui est transmise d'une génération à une autre. Et cette information est transmise sous la forme d'une molécule : l'ADN. Le codage de ces informations se fait sur une suite de paires de bases différentes, comme les lettres de l'alphabet. La génétique s'est donc de lire cet alphabet et d'en tirer les informations. Et depuis peu, on arrive à l'effectuer sur des êtres morts depuis des millénaires, voire plusieurs dizaines de milliers d'années.
Sur quel type d'ADN vous basez-vous ?
Il y en a deux. Le plus important, c'est l'ADN nucléaire, celui de nos chromosomes qu'on transmet lors de la reproduction. Il permet de coder les caractères des individus (la couleur des yeux, la physiologie des organes, etc.). Mais il est très complexe. Avec ses 3 milliards et demi de paires de bases différentes, il est extrêmement difficile à isoler et à séquencer dans un fossile. À l'inverse, le premier qu'on ait étudié en paléogénétique, l'ADN des mitochondries ne contient que 16.000 paires de bases. Il est beaucoup plus simple. Il se transmet d'une génération à l'autre uniquement par la mère. Il n'est pas présent dans les spermatozoïdes il ne se recombine pas lors de la fécondation et il est plus facile à analyser. C'est Svante Pääbo, un des pionniers de la paléogénétique, qui, en 1997, a publié le premier quelques bouts d'ADN mitochondrial de Néandertaliens. C'était une avancée majeure. Seul hic, il nous dit peu de choses sur les caractères des individus.
Mais alors, que nous raconte-t-il ?
On peut identifier des lignées mitochondriales, c'est-à-dire des individus avec un ADN particulier hérité de leurs ancêtres. Ainsi, on peut reconstituer une histoire des populations. C'est une avancée magistrale. Pour exemple, grâce à cela, on a confirmé la date de divergence entre les hommes néandertaliens et les hommes modernes, à un demi-million d'années. Cela nous a également permis de relever des informations quant à la taille des populations... Il faut néanmoins rappeler que, pour trouver cet ADN fossile, il faut beaucoup d'efforts. Il est rarement conservé et se trouve mélangé à celui des bactéries, des araignées. Il faut donc faire le tri...
Comment prélève-t-on de l'ADN ?
On prend un bout d'os, on le broie, on le dissout, on extrait sa partie organique et on la trie chimiquement pour extraire son ADN. C'est le meilleur moyen de repêcher des fragments d'ADN et de les séquencer individuellement. Ensuite, on rentre dans l'informatique qui compare la séquence obtenue avec celles de tout un tas d'êtres vivants. Au fur et à mesure, on arrive à rabouter des fragments disparates, et l'histoire va ainsi prendre du sens. C'est la magie du progrès technologique et informatique.
Quels sont les progrès scientifiques ? Les méthodes ont-elles évolué ?
Bien sûr. On se perfectionne. Il y a des dizaines d'années, on utilisait ce qu'on appelle la méthode d'amplification. Elle consistait à dupliquer à des milliers d'exemplaires un bout d'ADN trouvé. Puis on l'analysait. Cette méthode comportait un gros risque : la multiplication de la contamination. Tous les scientifiques qui ont touché un spécimen, y ont laissé un peu de leur ADN, et l'ont contaminé. Au final, on risque de noyer l'ADN fossile dans celui des personnes qui ont touché le spécimen. Mais, depuis les années 2000 et l'arrivée de la méthode 454, les choses ont changé. En effet, elle permet d'extraire et de séquencer tout l'ADN contenu dans les échantillons d'os sans le problème de l'amplification. On arrive maintenant à sortir, et l'ADN fossile et l'ADN nucléaire. C'est un grand succès. Et précisons-le, parce qu'elle est aussi beaucoup plus rapide et de moins en moins coûteuse.
Et dans l'avenir, quelles sont les avancées et/ou les révélations attendues ?
Depuis deux ans, on a obtenu le séquençage complet de l'ADN mitochondrial des Néandertaliens. D'ici quelque temps, on sortira un séquençage complet de l'ADN nucléaire. On comprend de mieux en mieux l'histoire des populations et surtout on va regarder des gènes particuliers (qui codent des caractères physiologiques). C'est une science qui est en plein développement. Dans les années qui viennent, on va utiliser ces méthodes de manière routinière. À se montrer audacieux, on a réussi, alors continuons...
Mais l'ADN n'est-il pas confronté à la menace du temps qui passe ?
Oui. On se confronte souvent au problème de conservation. Selon les conditions chimiques et de température, l'ADN se dégrade au cours du temps. Il se casse en petits morceaux et devient de moins en moins lisible. Aujourd'hui, on est remonté jusqu'à 120.000 ans avec le fossile Scladina de la région de Liège. C'est pas mal. Mais on est encore très loin des dizaines de millions d'années qui nous séparent des dinosaures, qui resteront hors d'attente.
Combien de temps s'écoule entre la trouvaille et les résultats ?
Ça dépend. Si on a découvert le spécimen il y a des dizaines d'années, comme c'est le cas pour Toutankhamon, alors on doit avant tout revisiter les découvertes déjà faites. Si on trouve un spécimen aujourd'hui, on prend des précautions particulières : on met des scaphandres, on congèle l'os pour le préserver, etc. En clair, en quelques mois, on a les premiers résultats.
http://www.lepoint.fr/culture/2010-02-16/les-secrets-de-toutankhamon-en-partie-devoiles/249/0/424738
Publié le 16/02/2010 à 17:53 - Modifié le 16/02/2010 à 20:41 AFP
Les secrets de Toutankhamon en partie dévoilés
Le jeune pharaon légendaire Toutankhamon dont la cause du décès, il y a plus de 3.000 ans, restait un mystère serait mort du paludisme combiné à une affection osseuse, selon une étude publiée mardi aux Etats-Unis qui révèle aussi sa filiation, jusqu'ici incertaine.
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Le célèbre pharaon Toutankhamon dont la cause du décès, il y a plus de 3.000 ans, restait un mystère serait mort du paludisme combiné à une affection osseuse, selon une étude publiée mardi aux Etats-Unis qui révèle aussi sa filiation, jusqu'ici incertaine.
Toutankhamon est mort tellement jeune, à 19 ans en 1324 avant notre ère, et sans héritier, que les égyptologues ont abondamment spéculé sur l'hypothèse de maladies héréditaires dans la famille royale de la XVIIIe dynastie aussi bien que sur la cause de son décès après neuf ans sur le trône, explique Zahi Hawass, responsable des antiquités égyptiennes au musée du Caire, le principal auteur de cette étude.
Les chercheurs se sont appuyés sur plusieurs méthodes dont la radiologie et l'analyse ADN pour cette recherche effectuée sur 16 momies dont onze, y compris celle de Toutankhamon, étaient apparemment membres de la famille royale.
Ces travaux conduits de 2007 à 2009 visaient à déterminer les liens de parenté des momies et l'existence de caractéristiques pathologiques héréditaires chez Toutankhamon. Ils ont permis d'identifier le père du pharaon comme étant Akhenaton, époux de la légendaire reine Néfertiti.
Les deux momies partagent plusieurs caractéristiques morphologiques uniques et ont le même groupe sanguin.
Les auteurs de cette recherche ont aussi déterminé que la mère du jeune pharaon est la momie KV35YL, apparemment la soeur de son père dont le nom est inconnu. L'analyse génétique montre en effet une consanguinité entre les parents. Le mariage entre frère et soeur était commun dans l'Egypte des pharaons.
"Ces résultats laissent penser qu'une circulation sanguine insuffisante des tissus osseux, affaiblissant ou détruisant une partie de l'os, combinée au paludisme, est la cause la plus probable de la mort de Toutankhamon" et ce à la suite d'une fracture de la jambe, écrit Zahi Hawass dont les travaux paraissent dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) du 17 février.
Ce diagnostic a pu être établi surtout grâce aux tests génétiques et radiographiques qui ont révélé une série de malformations dans la famille de Toutankhamon comme la maladie de Kohler qui détruit les cellules osseuses. Le jeune pharaon avait aussi un pied bot.
Les analyses d'ADN ont également mis en évidence la présence de trois gènes liés au parasite Plasmodium falciparum responsable du paludisme chez quatre des momies étudiées, dont celle de Toutankhamon.
"Ce diagnostic est conforté par la découverte dans sa tombe de cannes et d'une pharmacie pour l'au-delà", précisent les chercheurs.
Cette recherche a également écarté l'hypothèse émise à partir des peintures ou statues de l'époque, que Toutankhamon ou tout autre membre de la royauté souffraient de gynécomastie, développement des seins chez les hommes, ou du syndrome de Marfan, maladie génétique rare pouvant entraîner des déformations physiques.
"Il est improbable que Toutankhamon ou Akhenaton aient eu une apparence étrange ou efféminée", estiment les auteurs. Ils rappellent que les pharaons se faisaient souvent représenter avec leur famille de manière idéalisée.
Toutankhamon et ses ancêtres étaient peu connus jusqu'à la découverte en 1922 dans la vallée des rois par le Britannique Howard Carter de sa tombe intacte avec un fabuleux trésor, dont son masque mortuaire en or massif.