Il y a patinoire et patinoire…

Publié le 17 février 2010 par Philostrate

    

250 m2 : c'est la différence entre une patinoire internationale et une patinoire aux dimensions du championnat de hockey professionnel nord-américain.

Utilisée à l'occasion de toutes les grandes compétitions mondiales, y compris les Jeux olympiques, la première est plus large de quatre mètres que la seconde (30 m contre 26 m, pour une longueur de 61 m). Mais à Vancouver, les organisateurs ont fait une entorse à la tradition. Repaire des Vancouver Canucks et terre de hockey s'il en est, la ville-hôte impose sa loi. Pas question de construire une patinoire internationale qui, une fois le tournoi olympique achevé, aurait toute les chances de se métamorphoser en éléphant blanc - voire en mammouth, pour filer la métaphore glaciaire. C'est donc sur une petite glace façon NHL que les hockeyeurs en lice pour le podium taquinent le palet.


     Quelle différence pour le jeu direz-vous ? Une patinoire est une patinoire et, à quatre mètres près, il n'y a pas péril en l'igloo. Détrompez vous. Quand vous mettez sur la glace douze armoires normandes lancées à toute vitesse sur des patins, plus l'espace se rétrécit, plus les risques de collision augmentent. En d'autres termes : sur une petite patinoire, les contacts sont plus fréquents et souvent plus violents. Les Canadiens et les Américains raffolent de ce hockey musclé, où le physique compte autant si ce n'est plus que la vista. Les Européens, dont le jeu est traditionnellement plus léché que celui pratiqué par les bûcherons du Nouveau monde, un peu moins.


   Aujourd'hui, le nombre toujours grandissant de joueurs venus des pays scandinaves ou de feu le bloc soviétique monnayer leur talent en Amérique du Nord contribue à combler ce fossé. Les représentants du Vieux continent revenus sous le maillot de leur équipe nationale, rompus aux "arenas" électriques de la NHL, savent désormais répondre au défi physique imposé par les Canadiens ou les Américains. Mais le jeu lui, d'ordinaire virevoltant dans les tournois olympiques, risque à Vancouver de se durcir à mesure que l'enjeu grandira et que les joueurs du cru verront grandir leur fièvre de l'or. Les petites patinoires de l'UBC Thunderbird Arena ou de la Place Hockey du Canada pourraient alors se transformer en tombeaux du beau jeu…