Interview de Pierre Cimburek

Par Nounours78

Aujourd’hui interview de Pierre Cimburek, que j’ai eu l’occasion de rencontrer grâce Twitter. Je suis un grand fan des portraits qu’il réalise. Il semble que je ne sois pas le seul car Pierre Cimburek a été sélectionné parmi 100 photographes pour mettre en vente ses clichés au profit de Médecins Sans Frontières suite à la catastrophe survenue à Haïti. Je trouvais cela intéressant de vous montrer son travail. Je vous souhaite donc à tous une bonne lecture, et laissez une trace de votre passage avec un commentaire.

Pierre, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Je suis un photographe qui se spécialise dans le portrait depuis maintenant 3 ans. Je mêle à la fois la lumière naturelle et artificielle pour tenter de faire ressortir de l’émotion ou un ressenti au travers d’un regard.

Quel est ton matériel photo ?

J’utilise un 5D avec des focales fixes et de préférence qui ouvrent bien. Je ne suis pas branché zoom ni gros objos, peut être parce que je m’en sers mal et que ça ne correspond pas à mon style photographique. Pour ce qui est de l’éclairage, je travaille aussi bien avec des petits flashs déportés qu’avec du matériel de studio. Généralement je me limite à une seule source afin de mettre en lumière le regard ou une expression.

Comment est venue la passion de la photo ?

En fait, j’ai derrière moi une formation de graphiste qui m’a poussé à m’équiper d’un appareil photo afin de mettre en forme certaines de mes réalisations. J’ai toujours été attiré par « l’humain » et je me suis rapidement rendu compte que photographier de l’architecture ou du fashion food ne m’intéressait pas. Le portrait est donc venu assez naturellement ! J’accorde beaucoup d’importance au relationnel et mes premières expériences avec des personnes comme Jean ont été des moments forts que j’essaye de retrouver dans chacune de mes séances.

Comment es tu arrivé a faire des photos Pro ?

Je n’ai jamais aimé ce mot « Pro », qui pour moi se résume à un registre de commerce ! Donc oui je facture certaines de mes prestations mais je me consacre également à des travaux plus personnels. Je dois dire que je combine la photo à mon activité de graphiste et je ne suis donc pas dépendant d’elle pour vivre… Je me permets de refuser certaines commandes quand elles ne correspondent pas à ma démarche photographique. J’aime que chaque séance soit un nouveau challenge, qu’elle ait pour objectif un but commercial ou non !

Lors d’une série de portraits, comment te prépares-tu ?

En général, j’essaye toujours de rencontrer le sujet sur le lieu de la prise de vue avant de réaliser la séance afin que chacun se sente le plus à l’aise possible. C’est le moment où nous allons tisser les premiers liens avec le sujet. Je dis nous parce que je suis toujours accompagné de Jean-Christophe Reynders, qui m’assiste au quotidien. Cette étape passée, j’ai déjà une bonne idée du cliché tel qu’il sera une fois capturé. Je dois dire que je suis quelqu’un d’assez anxieux avant un shooting… J’ai toujours peur de passer au travers de mes séances ! Résultat, je me mets un peu une pression inutile mais qui au final est positive (rire !)

Que trouve-t-on dans ton sac photo lors d’une série de portraits urbains ?

Puisque ma séance est bien préparée, je m’équipe souvent de manière très légère et je ne prends que le strict nécessaire. Mon appareil, une ou deux focales ainsi que mon éclairage accompagné du modifieur adapté à la séance. Je pense que chaque personne amène à un type de focale ou d’éclairage… Un bol beauté sera adapté pour l’un, quand la softbox le sera pour l’autre. Donc j’essaye d’éviter les gros déballages, qui comme les gros zooms ne font qu’impressionner la personne qui se retrouve en face !

Quel post traitement t’autorises-tu sur tes photos ?

Je m’autorise tout, comme j’aime le dire à mon ami et talentueux photographe Patrick Bosc… « Ce qui compte c’est l’arrivée » ! Si je dois passer des heures sur un cliché je le fais, si cela amène une plus value à l’image. Mais l’essentiel est toujours réalisé à la prise de vue, et l’éclairage est déjà une source de retouches en elle-même. Donc en moyenne 15 à 30 minutes suffisent quand le cliché nécessite de petites corrections.

Pour un photographe qui débute dans le domaine de la photo, quels sont les 3 conseils que tu pourrais donner ?

Utiliser la toile pour apprendre est très intéressant car elle propose plein de techniques différentes, ce qui permet de trouver celle qui correspond le mieux à ses besoins. Pour ma part, j’ai appris beaucoup sur internet et en pratiquant. Respecter la personne est pour moi l’essentiel, voir la clé pour réussir une séance ! En portrait, rien n’est plus important que son sujet, sans lui il ne reste pas grand-chose…

Pour finir… Faire la photo dans la bonne humeur sans se prendre au sérieux. C’est ainsi que je tente de vivre ma passion… Merci Guillaume pour l’intérêt que tu portes à mon travail et pour m’avoir invité à m’exprimer au travers de cette interview !