Le monde ne finit pas à ces rives (Jean-Paul Hameury)

Par Arbrealettres


Les voici déjà fanées les fleurs
cueillies sur la rive basse.

Il faut ouvrir les mains
abandonner le bouquet au vide
- et s’en aller ancore plus haut.

Là une terre
puis une autre
ainsi à l’infini.

Le cri d’un oiseau
dans la vallée
détruit toute frontière.
Nul besoin pour la source fraîche
de l’esprit de chercher une autre pente.

Que le pêcheur lançant son filet
sache néanmoins cela:
le monde ne finit pas à ces rives.

(Jean-Paul Hameury)