Fantastic Mr. Fox

Par Jango


Synopsis :


Trois fermiers doivent faire face à un renard très futé à la recherche de nourriture pour sa famille...



Critique :


Après un Avatar démentiel de James Cameron où la technologie a été poussée dans ses maximums les plus inimaginables, Wes Anderson quant à lui réalise ici une œuvre en stop motion intégral dont la réussite technique n’a d’égale que la mise en scène et le scénario proposés. Une animation à la main déjà mise sur le devant de la scène en 2009 avec le splendide Coraline de Henry Selick (lire notre critique). C’est donc une nouvelle fois par ce procédé que l’œuvre de Roald Dahl prend vie sur nos écrans après l’adaptation quelques années auparavant de James et la pêche géante.
Metteur en scène talentueux à qui l’on doit déjà la Famille Tenenbaum, La Vie Aquatique ou dernièrement Hotel Chevalier et A bord du Darjeeling Limited, Anderson adapte ici l’un de ses romans favoris. Un projet de longue haleine puisque son envie de signer cette adaptation remonte à avant ses premiers long-métrages. Une idée fixe qui a donc pu se concrétiser en 2009/2010 pour notre plus grand bonheur.
Le réel tour de force de Fantastic Mr Fox est d’avoir réussi à concilier la technique d’animation en image par image avec un style, à fois visuel et verbal made in Anderson. Un travail de fourmi pour une réalisation d’un an qui permet de hisser le film au même rang que les chefs d’œuvre du genre que sont Mr Jack ou les Wallace et Gromit (avis tout à fait personnel).



Malgré l’anthropomorphisme des différents personnages, l’empathie et l’identification sont immédiates. Cela tient notamment dans le fait que le travail au niveau des expressions faciales a visiblement fait l’objet d’un gros travail et d’une attention particulière. Ce soucis du détail allié aux voix reconnaissables parmi mille du gros casting déployé (George Clooney, Billy Murray, Jason Schwartzman, Meryl Streep, Willem Dafoe ou encore Owen Wilson) fait que l’histoire, sous des aspects animaliers prend finalement un sens très humain.
Qu’il s’agisse de cet Arsène Lupin renard ou des aux autres protagonistes, tous permettent l’analogie avec des comportements humains bien identifiables, du père en quête d’une jeunesse passé à l’ado gothique introverti. Une mise en scène tout en métaphore des plus délectable d’autant que le travail graphique de chacun des plans permet demeure impressionnant.
Anderson s’approprie totalement l’œuvre de Roald Dahl pour en garder l’essence, sa raison d’être, tout en la passant à la moulinette de son imagination débordante et de son style si personnel (gros plan, longs silences, travelling latéraux…). En résulte un film singulier, délicieusement élégant et en totale homogénéité avec ses précédentes réalisations. Les amateurs seront ravis, les néophytes conquis.
A l’instar des Chicken Run ou des Wallace & Gromit, Fantastic Mr Renard fait parti de ces œuvres animées burlesques dont la réussite presque intégrale ne peut que forcer le respect du public, peu importe l’âge, peu importe les affinités cinématographiques.