Etat chronique de poésie 819

Publié le 20 février 2010 par Xavierlaine081

819

C’est jour de cœur serré, de corps meurtri…

Sourdes inquiétudes qui font barrage aux gosiers secs…

Si le torrent des larmes n’était déjà desséché par le temps, les digues rompues, il pourrait au moins s’écouler librement…

*

Il ne reste que quelques heures de sommeil pour oublier…

On voudrait que ça dure éternité.

On voudrait même, certains matins ne plus se réveiller…

*

Tant d’années passées à tenter de survivre, et voir les rêves s’éparpiller au grand vent de décisions arbitraires…

Tant d’année à sourire sous le poids des aléas, et rester debout, là, dans le givre, sans pouvoir même dire un mot devant l’océan qui s’accapare tout…

*

Il ne reste pas grand-chose une fois vie écoulée.

On nous a tant appris à ne point verser nos pleurs…

C’est vie d’yeux lyophilisés dans les ultimes jours qui s’écoulent.

Il faudra bien qu’un jour la croix soit enlevée…

*

Nous ne faisons que la porter, supporter l’insupportable.

Nous ne faisons que plier sous le poids de sombres nuées.

Mais ne rien dire, ne pas se plaindre quand ailleurs les cris montent sous les décombres…

Un doigt dans la nuit brandit la menace du pire.

Nous le savons très bien lire dans l’avenir.

Qu’un rêve vienne lever un peu la lourde toile, libérant du même coup la légèreté de l’œuvre cachée, et nous voici poursuivis pour fraude…

La matraque est dure aux crânes qui se rebellent…

*

Que reste-t-il sinon ce hoquet ?

Il est le dernier signe d’humaine dépouille sur les trottoirs où la foule déambule, sans un regard…

Juste un petit hic, en ultime clin d’œil de la vie, avant extinction des feux…

*

Nous irons pour encore un jour, arpenter d’un pas lourd une journée non désirée.

Il n’y aura que profonds soupirs à allonger sur la table d’accueil…

Les doigts se feront hésitants sur peaux brisées, os difformes, articulations exsangues…

Manosque, 20 janvier 2010

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