Applications mobiles : Web ou embarquées ?

Publié le 18 janvier 2010 par Gplouin

L’actualité mobile d’OCTO a été très dense ces dernières semaines. Mes collègues ont en effet sorti 3 applications pour iPhone :

  • Une application pour un de nos clients dans l’assurance (plus de précisions dans une quinzaine de jours).
  • OCTO Talks ! : une application qui permet de consulter l’actualité du blog OCTO de manière asynchrone (par exemple dans le métro), à la manière de l’application du Monde.fr
  • iDailyScrum : un chronomètre pour rendre les Daily Scrum plus efficaces et amusants

Nous  travaillons aussi sur des applications Web mobiles connectées au SI pour l’interne et pour nos clients.

J’en profite pour évoquer une question dont je discute fréquemment avec mes collègues : « la croissance de l’AppStore va t’elle continuer ou bien les entreprise vont elles au contraire se tourner vers des applications Web mobiles ? »

Avantages des applications embarquées

Selon mes sources, l’AppStore d’Apple compte aujourd’hui 100 000 applications, l’Android Market environ 13 000 applications, le Windows Marketplace environ 400 applications. L’AppStore est très en avance : Apple a en effet créé et développé le modèle de plateforme de téléchargement intégrée à un système mobile. A noter : un concept proche était déjà présent dans la distribution Linux Ubuntu.

La principale nouveauté lancée par Apple avec l’AppStore est le modèle de rémunération partagé avec les développeurs. Il est devenu possible pour des indépendants de se rémunérer sur de petites applications bon marché distribuées à grande échelle. Ce modèle de micro-paiement rémunérateur était jusqu’alors réservé à de grandes entreprises : il est devenu accessible à n’importe quel Geek. Un de mes collègues double ainsi son salaire avec une seule application iPhone. Les applications Web étant généralement gratuites, l’écosystème iPhone est devenu un eldorado pour les développeurs. A noter : la gratuité des applications Web n’a pas vraiment de fondement, elle est liée à un consensus de fait : nous sommes peu enclins à payer pour un service Web. De la même manière, les opérateurs télécom ont toujours financé les téléphones et peuvent difficilement revenir en arrière aujourd’hui.

Les applications embarquées offrent d’autres avantages :

  • Meilleure intégration à l’interface du système mobile (boutons d’action positionnées au pixel près en bas d’écran, clavier virtuel, etc.)
  • Capacité à utiliser des périphériques spécifiques  (GPS, accéléromètre, lecteur RFID, lecteur NFC, etc.)
  • Gestion du mode déconnecté par stockage local

Dans le cas de l’iPhone, le SDK permet aussi une grande rapidité de développement, supérieure à celle d’une application Web selon mes collègues ; et l’effet de mode joue : toutes les entreprises veulent leur application iPhone.

Avantages des applications Web

En théorie, les applications Web permettent une consultation depuis tous les types de terminaux mobiles. Cet avantage est à relativiser car les capacités des terminaux varient grandement sur 2 aspects :

  • la taille de l’écran, et la capacité à zoomer depuis le navigateur
  • la gestion du JavaScript ou du format Flash

De plus, les applications Web ne gèrent pas le mode déconnecté et les périphériques spécifiques. Cet état de fait va changer avec HTML5, la nouvelle mouture de HTML en cours de finalisation. Elle gérera en particulier le mode déconnecté et la géolocalisation.

Quelques exemples d’applications HTML5 existent déjà comme les versions de Google Latitude et Gmail pour iPhone : elles offrent un très bon niveau d’ergonomie. Si HTML5 se développe, il pourrait arriver ce qu’il est arrivé sur PC depuis 10 ans : le déclin des applications embarquées au profit des applications Web. Et l’expansion de l’AppStore pourrait s’inverser. Un autre facteur pourrait aller dans le sens de la décroissance de l’AppStore : la fin de l’effet de mode et la disparition des applications « anecdotiques ». Enfin, Apple pourrait inciter cette décroissance pour rendre l’offre applicative plus lisible.

Qu’en pensez vous?