Sex Pistols, Clash et l'explosion Punk

Publié le 20 février 2010 par Sébastien Michel
De Bruno Blum,
éd. Hors Collection, 160 p.
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Léon Blum revisite avec force détails et foule d'images à l'appui l'histoire du Punk, en commençant par ses racines sémantiques. A l'origine, le mot "punk" signifie "amadou" qui désigne une substance extraite d'un champignon parasite de couleur noire, l'amadouvier. Le terme exprime aussi l'idée de quelque chose de mauvaise qualité, par extension "faible d'esprit ou de santé". La musique punk réveille donc la voix des exclus, des marginaux, parasites et parias sous fond de décadence et de révolution sociales. La musique punk se grave historiquement dans le rythme afro du jazz, de la soul ou encore du reggae reprenant leurs lointains échos libertaires.

Adepte de la rebel music, le premier punk de l'histoire est pour Blum, Little Richard, rocker noir à la voix hurlante comme le sax qui l'accompagne. Mais les premiers hérauts authentiques de la punk attitude sont sans conteste les Stooges d'Iggy pop, Iggy le fin dégénéré qui vit dans l'insurrection permanente de son corps et de sa musique. C'est avec le talent du conteur amoureux des croustillantes anecdotes que l'auteur restaure les frasques insensés d'Iggy le provocateur, anarchiste et drogué jusqu'à l'os comme ses acolytes punk des groupes Sex Pistols et le Clash (non pas les clash comme le rappelle Blum, question de traduction). Clash comme une grande claque donnée à la société par son style, ses épingles ou sa crasse. La punk attitude crie l'éloge du vice, de la faiblesse, du plaisir et de la différence. Passé 68 puis 80, le punk fera des petits jusqu'au grunge de Kurt Cobain, mais c'est là une autre histoire. Un livre, largement illustré, politiquement incorrect qui fera date dans l'histoire chaotique de l'explosif Punk.