Banderille n°332 : Tigre et Draguons

Publié le 21 février 2010 par Toreador

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Par Toréador | février 21, 2010

Public, j’ai un très grand regret de t’avoir offensé

Incroyable scène que cet acte public de contrition du n°1 mondial du Golf, Tiger Woods. Dans ce grand pays démocratique que sont les Etats-Unis, l’adultère ne passe pas. Pris en flagrant délit, Tigrou Woods a été couvert d’opprobre, lâché par ses sponsors et a du se plier à une humiliante confession publique.

Il faut relire à froid ces phrases totalement irréelles :  »Aujourd’hui, chacun d’entre vous a une bonne raison de me critiquer. Je veux juste vous dire, simplement et directement, que je suis profondément désolé de mon comportement irresponsable et égoïste« , a-t-il déclaré.  »J’ai beaucoup à expier« , a-t-il ajouté, demandant également pardon à ses fans, qu’il a reconnu avoir « laissé tomber ».  »C’est difficile d’admettre que j’ai besoin d’aide, mais je le reconnais. Depuis 45 jours, depuis la fin décembre et jusqu’à début février, j’ai suivi une thérapie pour m’aider à affronter mes problèmes« . »Plusieurs médias ont évoqué une thérapie pour dépendance sexuelle. « J’ai encore un long chemin à faire« , a reconnu le champion, qui a précisé qu’il allait reprendre sans délai sa thérapie.

Il a conclu enfin en demandant au peuple américain de garder une petite place dans leur coeur pour pouvoir, un jour, lui pardonner. Pauvre chéri.

Tiger de papier

Toute cette pénitence est complètement ridicule. Oui, ridicule qu’on puisse ainsi ainsi ramper comme une larve pour – pardonnez-moi l’expression – un coup de queue mal placé (Tiger Bois, Et le Tigre est en toi !). On dirait un script tout droit tiré des procès de Moscou des années 30 !

C’est aussi incongru ne serait-ce que pour l’aspect public de la chose. On demande pardon à quelqu’un qu’on a offensé ; or la principale victime était justement absente. L’hypothèse selon laquelle le public acquiert des droits sur la moralité de la vie privée d’un de ses champions est tout à fait hallucinante. J’y vois non seulement de l’exhibitionnisme hypocrite, mais en plus un vieux fond de christianisme mal digéré, où l’on en arrive à faire du pharisianisme plutôt qu’autre chose.

Finalement « Bad Woods » n’a fait que mettre en précepte les messages subliminaux d’Hollywood…

En réalité, si Tiger Woods a agi ainsi, c’est peut-être et surtout parce que ses sponsors lui ont forcé la main. Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour quelques millions de dollars…

Tags: contrition, pharisianisme, Tiger Woods

Sujets: Banderille, Toréador critique littéraire et médiatique | No Comments »

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