Le temps des flaques

Par Khatmars
    "Berlin sous les eaux" : Deux jours de soleil et voilà la neige qui fond et la glace qui redevient eau. Lorsque ce pâle soleil fait apparaître de vastes flaques d'eau immobile, je surplombe alors, droites dans mes bottes, un monde couché sur le pavé : les immeubles, les arbres, les lampadaires se couchent dans les flaques, et moi, je perds pied et tangue devant ces miroirs placés devant mes pas. 
Un lampadaire prenant un bain de pavés
    Le paysage s'inverse, non il se dédouble… Et si la glace cédait ? Si je me retrouvais projetée dans le ciel, avec une bosse sur le front car je serai rentrée droit devant dans un poteau, un tronc, une porte cochère ? Je réalise que je ne vois presque jamais de si belles flaques d'eau dans ma vie/ville du sud. Ici le paysage se réfléchit, se déverticalise et change selon si vous avancez, éloignez, vous penchez. Les passants me regardent comme si je découvrais la lune, non… Je regarde. Je fais un pas en arrière, de côté, je m'accroupis, me tords un peu sur le côté, juste pour voir.
Une entrée de métro pour égoutiers peut-être
    La ville est ses miroirs d'un jour révèlent ces choses communes et familières auxquelles on ne prête plus vraiment attention. On voit les arbres nus mais qui les regarde vraiment ? Le soleil disparu, les flaques de figent et tout reprend sa place, se relève, la ville est de nouveau devant moi, verticale, jusqu'au prochain redoux. 
L'arbre se penchant vers son reflet