Lettre à Pierre Priolet

Publié le 22 février 2010 par Didier54 @Partages
Cher Monsieur,
Je vous ai regardé et écouté l'autre soir sur Canal plus.
J'ai été ému par votre voix forte, marqué par votre émotion. Elle furent miennes. Il y a de quoi s'étrangler. J'ai apprécié la violence de vos propos et le calme de vos pensées. J'ai aimé quand vous avez rappelé qu'un agriculteur, sur son tracteur, il pense. Et il panse. A en avoir mal au bide.
J'ai bien entendu été frappé par les chiffres que vous avez donné. Le coût d'une pomme, le prix qu'on vous l'achetait, le prix que nous l'achetions. J'ai pensé que mes économies étaient votre tombe.
Pour perdre 35 % de revenu, encore faut-il avoir un revenu, avez vous noté à juste titre, soulignant l'absurde propos dernièrement tenu par un ministre sur une radio. Vous fîtes bien. Comme vous fîtes bien de rappeler que 50 % des français, un sur deux donc, ne votait pas. Ne votait plus.
Comme vous, j'ai trouvé tout cela stupide.
Comme vous, j'ai trouvé tout autant stupide que des fruits moins chers fassent en moyenne 1 500 kilomètres pour parvenir jusqu'à vous. Je n'ai pas osé penser que ces fruits de là-bas causaient peut-être des famines.
Je tenais à vous remercier, et vous prie d'accepter ces remerciements car à des gens comme moi, des gens comme vous sont indispensables.
Vous dites et redites ce que pourtant nous devrions savoir. Nous le savons, sans doute. Mais nous sommes distraits.
Se tirer une balle dans la tête ? Ce serait sans doute la solution la plus intelligente.
Tirer une balle sur ceux qui vous causent ces insomnies ? Ce ne serait pas une solution.
Vous préconisez une troisième voix.
Je vous en suis gré.
Vous pensez à nos enfants, à nos petits enfants.
Vous dites que l'avenir, c'est devant.
Je suis d'accord avec vous.
Vous dites avec bon sens des évidences qui paraissent compliquées au moment où le compliqué nous semble si simple. Oui, nous sommes distraits.
Je voudrais juste vous transmettre cette intuition : Je crois que le vent tourne. Je crois que nous sommes de plus en plus nombreux à essayer de tenir bon.J'espère, comme vous, que ce sera bien assez.
Didier