Les Lesbiennes (Camille de Archangélis)

Par Arbrealettres


Alors, tu pétriras son corps à demi-nu
Offrant ta splendeur à sa révolte mystique
Et tes rêves d’enfant à ses seins calcinés.

Avec des gémissements striés de plaisir
Lascivement, tu soupireras d’aise, et puis,
Te lovant tendrement contre ses cris pervers,
Dont l’odeur interdite allécha ta pudeur,

Ta bouche déjà chaude, cherchera ses lèvres
Dans l’écume noire d’antiques colonies.
Des ondes fébriles éventreront ton sexe
Parcourant ta jeunesse avec avidité.

Dans un hurlement d’Univers écartelé
Tu t’abandonneras à sa terrible étreinte
Pour devenir l’esclave des temps affranchis

Immaculé par l’ombre de ma nostalgie,
Je regarderai leurs mains se sculpter sans cesse
Me laissant deviner une veilleuse rose.

Enivré de soupirs aux parures démentes
D’alcools étranges aux croisades enfantées
Et de gémissements aux larmes équivoques
Parcourant, tel l’acide, leurs deux cœurs dénudés

L’Amour, impuissant, arrachera sa défroque.

(Camille de Archangélis)