Radio : redistribution des cartes en vue!

Publié le 22 février 2010 par Pierrecaubel


Le bassin d'audience potentielle qu'un groupe de radios est autorisé à couvrir pourrait passer de 150 à plus de 180 millions d'habitants. Crédits photo : Le Figaro

Les Indépendants s'opposent à une modification des seuils anticoncentration, chers aux grands réseaux.

Leur sort pourrait être scellé «d'ici à quelques semaines». Les radios indépendantes redoutent le dépôt prochain d'un amendement qui viserait à relever le seuil anticoncentration de la radio analogique. Le bassin d'audience potentielle qu'un groupe de radios est autorisé à couvrir pourrait passer de 150 à 180 voire 200 millions d'habitants.

Le GIE Les Indépendants, qui regroupe 122 stations locales, estime qu'une telle mesure menacerait la pérennité des radios indépendantes : en quête de nouvelles fréquences, les grands réseaux privés comme NRJ, RTL et Europe 1 pourraient alors mettre la main sur les plus solides des radios indépendantes, celles qui sont implantées dans les métropoles.

Des amendements en perspective  

Sans elles, le GIE Les Indépendants ne pourrait plus convaincre les annonceurs d'investir sur ce groupement de stations, dont certaines tirent 30 à 50 % de leur chiffre d'affaires de la publicité nationale commercialisée par TF1 Publicité pour Les Indépendants. Sans ce soutien économique, la survie de nombre de stations serait en jeu. Fin 2009, le Parlement avait déjà rejeté deux amendements proposant de relever ces seuils, déposés, l'un à l'Assemblée nationale, l'autre au Sénat. Patrice Martin-Lalande, auteur de l'un d'eux, ne croit pas à «un texte dans l'immédiat, sauf de manière artificielle» mais «d'ici à l'automne, il y aura plusieurs autres occasions de présenter un amendement» . Pour lui, «il faut réviser les seuils anticoncentration pour assurer la couverture dans tout le territoire». L'enjeu : éviter que certains médias écrasent le marché national tout en permettant le développement de médias nationaux «capables d'exister au plan international».

Autre argument : la population française a évolué. Le seuil de 150 millions d'habitants avait été fixé par la loi Carignon en 1994, quand la France métropolitaine comptait 57,6 millions d'habitants, contre 62,8 millions en 2010.

Ultime raison pour le législateur d'agir : depuis l'attribution de nouvelles fréquences entre 2006 et 2009, les grands réseaux se sont rapprochés du plafond et ne souhaiteraient pas basculer dans l'illégalité.

(Lire l'article original de Marie-Catherine Beuth via Lefigaro.fr )