Dix années de fatwa et de planques : Salman Rushdie va parler

Par Actualitté
Encore une fois, Salman Rushdie revient sur son projet de raconter ses dix années de protection policière, alors que ses Versets sataniques lui avaient valu une condamnation à mort (avec fatwa et option lapidation si besoin). Dix années passées à se cacher, loin des regards furieux de l'Iran et de son gouvernement - principalement l'ayatollah Khamenei, qui avait lancé la fatwa.

Au cours d'une visite à l'université Emory, où seront exposés dès vendredi des documents personnels de l'auteur, Salman a expliqué les raisons de cette prochaine écriture. « C'est mon histoire et à un moment donné, elle doit être racontée. Cet instant se rapproche à mon avis. Quand l'histoire se trouvait encore dans des boîtes et des ordinateurs hors d'usage, cela restait très difficile, mais désormais, tout est organisé. »
Entre 1989, date de publication des Versets et 1998, lorsque le gouvernement iranien a dit publiquement qu'il n'annulait pas la fatwa mais ne la soutenait plus non plus, Rushdie s'est réfugié en Angleterre pour échapper aux islamistes susceptibles de prendre au sérieux cette fatwa. Et il s'en trouve, si, si... Pour le romancier, cette guerre sainte lancée contre lui relève aujourd'hui plus « du discours rhétorique que de la menace réelle ».
L'université d'Emory a reçu sous forme de don des manuscrits, photos et lettres qui ont été inventoriés puis numérisés. On trouve également tout un mur de papiers adhésifs (on a interdiction d'employer le nom commercial de la firme Paust-Hitt...), qui relatent ses notes avant la rédaction de ses romans. Désormais citoyen anglais, Salman s'amuse de voir cette exposition. « Je n'aurais jamais imaginé que mes gribouillages auraient été exposés sur une telle hauteur. »
Plus d'informations sur le site de l'université.