Anne Boleyn, reine d'Angleterre et véritable adultère

Par Actualitté
Anne Boleyn, reine consort (c'est-à-dire, celle qui n'a que le titre) fut décapitée pour cause d'adultère, d'inceste et de haute trahison. Une sorte de Mata Hari, en somme, l'inceste en moins. Mais voilà, l'histoire n'aura pas retenu les charges qui pesaient contre elle et Anne devint martyre de la culture protestante (voir Wikipedia).
Sauf qu'une prochaine biographie de la reine explique clairement que l'adultère serait bel et bien confirmé : qu'on se le tienne pour dit, la justice sait faire son travail et condamner les vrais coupables, même si cela doit lui prendre plus de 385 ans. Le professeur d'histoire moderne de Southampton University, George Bernard, estime en effet que la reine était bel et bien coupable d'adultère, ou du moins que son comportement laissait clairement à penser qu'elle avait des crimes à se faire pardonner.
S'appuyant sur un poème de 1545 écrit par Lancelot de Carles, poète assigné à l'ambassadeur français de la cour du roi Henry, le texte présente la reine sous les traits d'une souillon nymphomane - pour le dire avec des termes contemporains. Accusée de mépriser son mariage, d'attouchements et autres incitations infâmes au sexe, elle aurait même mis sa langue dans la bouche du frère d'Henry, George, vicomte de Rochford.
Dans l' Epistre contenant le procès criminel fait à l'encontre de la royne Boullan, dont l'universitaire a retrouvé une version (connue des chercheurs, car imprimée dans les années 20), toutes les preuves de la culpabilité de la reine s'étalent devant nos yeux. (retrouvez l'intégralité du texte sur Gallica)
Cependant, notre professeur fait de ce document une hypothèse de travail et non une preuve. « Dans une cour de justice, vous ne pourriez pas la condamner pour ce crime, mais je ne pense pas que vous l'acquitteriez non plus. »
Son ouvrage, Anne Boleyn: Fatal Attractions, sortira aux Yale University Press en avril. On y découvrira également que la reine Anne n'aurait pas accepté d'avoir des relations sexuelles avec Henry avant leur mariage. Et non pas parce que le roi le refusait, comme le dit la vox populi, mais bien plutôt parce que la reine souhaitait que leurs enfants soient légitimes.