Les filles de Roz-Kelenn de Hervé Jaouen

Par Grandlivredumois

A force de travail, Fanch Goasdoué a fait de Roz-Kelenn la plus grosse ferme du pays de Briec. Ombrageux et têtu, il regrette amèrement de n'avoir que des filles pour descendance... Car lui-même est le fils de Jabel, une femme au surprenant destin.

Dans les années 1900, à peine âgée de six ans, elle allait nu-pieds, accompagnée de sa cadette, mendier de porte en porte dans la campagne bretonne. Adolescente, elle s'était rebellée contre sa condition de servante chez les paysans qui les avaient recueillies, elle et sa soeur. Puis elle avait épousé le courageux et opiniâtre François. Gazé pendant la Grande Guerre, il ne revint chez eux que pour mourir et n'eut pas le temps de connaître les deux jumeaux, Fanch et Jeannette, que sa femme attendait... Qui aurait imaginé que cette jeune femme, "la fille de la cabane", qui avait dû quitter le pays pour gagner sa vie et élever ses enfants, reviendrait un jour au pays et rachèterait la ferme qu'elle avait habitée avec son époux ? Une superbe chronique familiale.

L'interview

Sur quelles bases repose votre roman, véritable saga d'une famille bretonne ?
Hervé Jaouen
: J'ai voulu brosser le tableau d'une vaste famille bretonne, aussi vaste que la mienne, une famille rurale, avec des destins différents... Evidemment, je me suis inspiré de nombreux faits réels que l'on m'a rapportés. Par exemple, je dois l'épisode du bateau-lavoir à l'une de mes grand-tantes partie sur les bords de la Loire, puis revenue au pays pour exercer le métier de maraîchère.

Les personnages de votre roman sont très vrais. Ils vous ont donc été inspirés par vos aïeux ?
Hervé Jaouen
: Pas seulement, mais plus on vieillit, plus on a envie de s'accrocher à ses racines. Raconter cette histoire a été pour moi une manière de ressusciter mes parents, d'êtres avec eux. En écrivant, j'entendais ma mère. Je jubilais véritablement !

Qu'avez-vous souhaité illustrer dans cette histoire ?
Hervé Jaouen
: Fanch est un personnage emblématique : un aristocrate de la terre, qui regarde le monde de haut, et pour qui seul compte le travail.