1er mars : Une journée sans immigrés. Et sans nous ?

Publié le 01 mars 2010 par Petistspavs

Nous sommes le 1er mars 2010. Des femmes et des hommes en ayant ras-le-bol des crétineries racistes et xénophobes qui polluent notre atmosphère sociale ont lancé sur Facebook un appel pour faire de ce 1er mars une "JOURNÉE SANS NOUS". Ras-le-bol d'entendre sur tous les tons que les immigrés nous piquent nos emplois, nos bagnoles et nos femmes. Ici, c'est le bruit et l'odeur perçus par Chirac. Là c'est l'arithmétique d'Hortefeux (c'est quand il y en a plusieurs qu'ils créent des problèmes), sans oublier, dans certaines f(r)anges de la gauche les immondices de Frêche ou Valls qui, tous, bien sûr, se défendent d'être racistes. Personne n'est raciste ici mon pote, surtout pas la flicaille qui a fait du contrôle au faciès une méthode.
Alors nous sommes un certain nombre à penser que si les immigrés dérangent, tope là, on arrête tout et on regarde ce qui se passe : une vie sans les immigrés, ça donnerait quoi ? On peut essayer une journée, pour voir. Voir dans le bâtiment si l'immeuble monte haut, dans les travaux publics si on déblaie bien, dans les services de nettoyage si on expulse bien la poussière et notre crasse, dans les hôpitaux, si aides-soignantes aident-soignent bien, si les infirmières infirment, si de nombreux médecins à diplôme étrangers et bizarrement moins bien payés que les français médecinent bien et soignent bien nos petits bobos et nos vilains cancers, si la bouffe est bonne à la cantine, si la plonge au restau du coin est nickel, si la cuisine coréenne au restau à côté est toujours aussi impeccablement épicée, si le courrier est dans ma boite, si je peux acheter un pack de bière à 2h00 du matin, si le vacataire du Lycée surveille mon fils aîné etc, etc, etc...
Donc, aujourd'hui, on fait l'expérience : une journée sans immigrés, sans les personnes du cru qui les soutiennent et on laisse la vieille France rancie se démerder.
Pour mémoire, voici à nouveau le manifeste des zigotos et rigolos qui ont lancé cette initiative bienvenue.
Quant à moi, je dédie cette journée du 1er mars à mon père, puisque c'est son anniversaire et que je souhaite lui dire, dans son Grand Nulle Part, qu'il me manque toujours autant. (C'est lui sur la photo. Ça doit être la 1ère fois qu'il est sur internet)

Manifeste du collectif "La journée sans immigrés"

        FAISONS DU 1ER MARS UNE JOURNÉE HISTORIQUE  

Nous, femmes et hommes, de toutes croyances, de tous bords politiques, et de toutes couleurs de peaux, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport essentiel de l’immigration     à notre pays, en avons assez des propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou criminaliser les immigrés et leurs descendants.

Rappelons qu’un immigré est celui qui est perçu comme tel par les autres au-delà même de ses origines. Nous voulons nous réapproprier et réhabiliter ce terme devenu péjoratif par la force de     l’instrumentalisation politique.
   
Nous refusons les stéréotypes véhiculés qui menacent notre cohésion sociale. Nous refusons que les bienfaits passés, présents et futurs des immigrés qui ont toujours construit la France soient     ainsi niés d’un trait. Et entendons par ailleurs qu’il nous appartient de les mettre en valeur.
   
Les immigrés et descendants d’immigrés ont manifesté à maintes reprises pour défendre leurs droits. Et en retour, ils n’ont reçu que mépris ! Aujourd’hui, puisqu’il est convenu que « la     consommation est le moteur de la croissance », nous voulons agir sur ce levier pour marquer notre indignation.
   
Le 1er mars 2005 est entré en vigueur le «code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile» (CESEDA), plus communément appelé le code des étrangers. Cette loi symbolise une     conception utilitariste de l’immigration, en d’autres termes, une immigration choisie sur critères économiques. Nous ne pouvions trouver de meilleur jour pour appeler à « une journée sans     immigrés ». Nous, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport de l’immigration à notre pays, sommes tous des consommateurs et nous participons quotidiennement à la     croissance de notre pays.
   
Notre action citoyenne a pour objectif la mise en valeur de l’apport de chacun d’entre nous à la prospérité générale. Nous avons tous le pouvoir d’agir sur notre avenir alors, prenons-le !  

    LE 1ER MARS 2010 : AGISSONS EN CESSANT DE CONSOMMER ET/OU DE TRAVAILLER.

Durant 24 heures, participons à la non-activité économique dans les entreprises, dans les associations, dans la fonction publique, dans les écoles et les lycées, dans les universités, dans les   hôpitaux, dans les associations, dans les commerces, dans l’industrie, dans le bâtiment, dans l’agriculture, dans les services, dans les médias, dans la politique…   

POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANCE,
NOUS DÉCIDONS DE NE PAS PARTICIPER A LA VIE DE LA CITE.
PAR CETTE ABSENCE, NOUS VOULONS MARQUER LA NÉCESSITÉ DE NOTRE PRÉSENCE.