Que lit Obama ? Yann Martel, l'éducateur spécialisé de Stephen Harper

Par Actualitté
Stephen Harper ne saurait être un inconnu pour ceux qui suivent nos colonnes régulièrement. Et depuis décembre 2008 au moins. En effet, le premier ministre canadien se fait régulièrement envoyer des avis de lecture de la part de Yann Martel, auteur québécois, bien décidé à éduquer le premier ministre conservateur.
On retrouvera d'ailleurs avec délectation les articles rédigés par Yann à l'attention de Stephen Harper.
Or, l'astreinte que Yann s'était imposée, que d'envoyer un conseil de lecture tous les quinze jours s'est arrêtée, le temps de la promotion de son dernier livre. Il en a fait part justement à l'intéressé Harper, pour lui expliquer qu'un petit changement allait se faire sentir.
C'est presque Noël...
« La chose la plus incroyable m’est arrivée la semaine dernière. Il y avait une enveloppe de taille moyenne, rigide, dans ma boîte aux lettres. Je ne reçois pas autant de courrier que vous, mais tout de même une bonne quantité (et je n’ai pas de personnel qui m’aide à cela). » Et le ton espiègle se poursuit : « Sur le devant, en haut à gauche, une adresse de retour. The White House, Washington, DC 20500. J’étais intrigué. Pas La Maison Blanche. J’ouvris l’enveloppe et elle était là, sous un en-tête de la Maison Blanche, une note manuscrite du Président Obama. »

Mince. Barack Obama s'offre une petite minute de plaisir, lui qui a tant dû faire d'effort pour ne pas passer pour un intellectuel avant (et après) son élection, limite à devoir monter sur un cheval avec un Stetson pour faire plus Texan...
Et que dit Barack à Yann ? Qu'il a lu son livre, L'Histoire de Pi, et que sa fille et lui l'ont beaucoup apprécié, tout particulièrement en sa qualité de lecteur et de père de famille. « Et en deux lignes, quelle pénétrante analyse de L’histoire de Pi ! Dieu le bénisse, Dieu le bénisse. »

L'exigeance de la promotion de doit nuire au Grand Oeuvre
Or, campagne de promotion oblige, Yann ne sera plus aussi disponible pour attirer l'attention du sieur Harper sur les livres nécessaires à lire. Durant son voyage de quatre mois, et pour éviter les écueils logistiques, il a « donc décidé d’inviter d’autres écrivains canadiens à nous accompagner dans notre trajet littéraire. Je suis heureux de cette décision. Il s’agit vraiment de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Après tout, pourquoi serais-je le seul à vous faire des suggestions de lecture? Ma connaissance du monde des livres est très limitée. Pourquoi ne pas sonder l’univers littéraire d’autres écrivains ? »
Un auteur canadien différent tous les quinze jours pour s'occuper du premier ministre, quelle chance !