Skier avec Dora

Publié le 04 mars 2010 par Hunterjones

Je n'ai jamais été très bon pour écouter les consignes avant de me rendre chez le coiffeur avec fiston.
J'ai le même type d'écoute quand ma belle me donnes les directives à donner à la coiffeuse qu'elle-même a lorsque je lui parle du brio d'Alexander Ovechkin.
Si bien que quand je suis arrivé chez la coiffeuse avec Monkee j'ai dis à la fille qui nous attendait:
"Faut lui couper les cheveux un peu plus long"
Avec des consignes aussi claires le résultat ne pouvait qu'être catastrophique.
"Je lui ai coupé les cheveux en avant et dans le cou en arrière" m'a-t-elle dit alors que j'étais plongé dans mon livre. Quand je levai les yeux j'ai vu que mon fils était en état de choc.
"C'est comme un coupe champignon papa" s'est-il plaint. Et il avait raison. C'était en fait pire. C'était la coupe de cheveux de Dora. Celle de Marc Labrèche quand il fait Dora. Comme je ne suis pas du genre à dire aux "experts" comment faire leur job, j'ai payé mon douze piasses et j'ai promis à Monkee que l'on corrigerais tout ça à la maison.
C'est la relâche cette semaine et Monkee et moi paratgeons du bon temps ensemble. Punkee a été chipée 273 kilomètres plus loin chez ses cousines et on va la récupérer samedi prochain.
Hier Monkee, son ami Cheetos et moi sommes allés faire du ski à Val-David. J'avais un peu oublié ce plaisir de dévaller les pentes dans le somptueux décor hivernal. Je devrais appeller Robert Redford ou Roger Moore un jour pour qu'on réinvente les pistes ensemble. À plus de 70 ans chacun, ses deux pros du ski doivent être à peu près à mon niveau maintenant.
Pour l'instant j'étais avec deux petits mousses de 10 ans et mon plaisir me ramenait moi-même à mes 12 ans.
"Moi mon père il prend mes bâtons et je descends sans bâtons" a dit Cheetos.
"Ha bon? alors pourquoi t'as des bâtons? Monkee n'en utilise pas du tout lui"
"Pour me faire avancer quand je suis sur le plat"
Ça va, je descendais les pentes à quatre bâtons, les deux miens, les deux siens.

Cheetos était toutefois beaucoup moins habile que mon fils sur ski, j'ai dû le suivre, ce que je m'attendais à faire de toute façon. Monkee était lâché lousse et nous attendais en bas de chaque descente.
"..'a...'iss...'a...'al"
J'ai dû arrêter ma descente.
"Quoi?"
"La piste est pas mal je m'attendais à pire la neige est un peu lourde, une chance qu'il fait beau..."
"Cheetos, on vient de passer 9 minutes dans des chaises où tu n'as pas dit un mot ou presque, pourquoi attends-tu de me parler dans les pistes? Dis-moi ça une fois dans les chaises o.k.? Monkee est déjà en bas, allez on y va!"
Malgré la précision de ma part le manège s'est répété toute la journée.
C'est qu'en plus, il pèse 120 livres le petit maudit. Quand il tombe, même tout doucement, il lui était tout à fait impossible de se relever sans mon aide. Je ne pensais pas me faire les bras (et de dewrencher le dos) ainsi.
Au lunch, il a défié mon désert et mes jus en apportant les siens.
Puis il a multiplié les exigences capricieuses du genre:
"moi ma mère me paie une liqueur après des activités sportives"
"Ben le prochain coup on invitera ta mère avec nous..." ai-je répondu.
Puis il a varié en adressant à mon fils les demandes qu'il me faisaient en fait, à moi.

"Moi quand j'ai soif il faut tout arrêter et me trouver à boire" a-t-il dit à mon fils plus ou moins à l'écoute.
"Même quand on est sur la route en voiture?" ai-je répondu récupérant sa phrase par la bande.
"Oui" a-t-il dit avec la mauvaise foi d'un membre du parti conservateur.
PFFFFFF!
On apprécie pas mal nos enfants en côtoyant ceux des autres.
Nous nous sommes présenté, Monkee et moi, chez une amie au talent du ciseau en fin de journée. Il fallait réparer la faute capillaire qui m'avait valu une tape sur les doigts de la part de ma belle.
"Salut Lisby, tu peux transformer Dora en Diego?"
"Il est ben rendu grand ton beau Monkee! Viens ici beauté, que je t'arrange la tête!"
Je le regardais sur sa chaise à se faire travailler la tête et c'est vrai que je le trouvais beau moi aussi. Coupe Dora ou pas. J'étais fier de son atonomie en ski.
"commence tu à t'ennuyer de ta soeur?" ai-je demandé à Monkee.
"Bof" a-t-il répondu
Certaines choses ne changeront donc jamais.