« Visa pour Shanghaï » – Qiu XIAOLONG

Par Hachiko

Quatrième de couverture :
Il y a ceux qui veulent rejoindre les États-Unis coûte que coûte, parfois même au prix de leur vie. Et celles qui veulent parcourir le chemin inverse pour démanteler les réseaux qui jettent sur les côtes des cargos chargés d’hommes. Mais il ne suffit pas d’aller à Shanghai pour contrer les puissantes triades. Car la donne est embrouillée, comme le sont les relations… internationales. Washington doit ramener la femme d’un passeur chinois, Pékin veut sauver la face, la femme du passeur a disparu; et le camarade inspecteur Chen, appelé à l’aide par le Parti, n’entend pas lâcher une affaire en cours pour les beaux yeux du FBI.


Dans une ambiance définitivement chinoise, le roman démarre lentement son immersion complète en terre shanghaïaise.
Avant de se lancer dans l’aventure, il faut aimer, ou du moins s’intéresser un tant soit peu à la Chine, sa culture, son ambiance, ses traditions et sa politique.

L’auteur, dans un style lent et méthodique, présente ses personnages et leurs habitudes à son lecteur : l’enquête n’est pas passionnante et semble être un sujet secondaire. Le camarade inspecteur principal Chen, personnage principal et récurrent dans les romans de Xiaolong, est passionné de poésie, notamment T.S. Eliot, et l’inspectrice Rohn passionée par la Chine. L’auteur profite ainsi de ses personnages pour ponctuer son livre de citations de poésie et de proverbes chinois.
On s’attache peu à peu à ces personnages qui nous emmènent eux-mêmes, au fil des pages, au milieu de l’intrigue.

Mais cette intrigue reste un prétexte pour confronter civilisation occidentale, en l’occurrence américaine, et civilisation chinoise. Au milieu du chaos oriental apparent, règnent respect et sagesse : des valeurs noyées dans un ordre occidental qui se veut modèle.
L’auteur, né à Shanghaï et vivant aux Etats-Unis, est bien placé pour raconter ce fossé culturel, car c’est bien d’un fossé dont il s’agit, tant nos us et coutumes sont différents.

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Cette lecture s’est faite dans le cadre du « Prix littéraire des Blogueurs« , Prix Mare au Diable 2010.