Etat chronique de poésie 834

Publié le 07 mars 2010 par Xavierlaine081

834

On prend si facilement la gloire pour ce qu’elle n’est pas. Il en est tant qui sont là, prêt à faire de vous le nouveau dieu en terre d’inculture !

Ce qu’on prend pour une apothéose n’est en fait qu’un enterrement. Rien ne sert de briller au ciel capiteux de folle capitale. Ce qui compte est ailleurs, et ne se fait ou se défait nullement où les détenteurs de pouvoirs s’imaginent centre du monde…

Mais lorsqu’un ami tombe en cette fosse commune. Il ne peut y avoir que chagrin et compréhension, sans pour autant excuser l’attitude…

Alors, inlassablement on écrit :

« La grosse tête, oui: c'est un mal terrible qui défait la culture de ce temps.

On ne reconnaît que des egos, et non des œuvres.

On fait croire que ce miroir aux alouettes serait même au côté des prolétaires,

mais c'est pour mieux masquer la volonté expresse de s'en tirer seul,

en écrasant les autres.

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J'ai été longtemps blessé de ces comportements…

Une petite blessure narcissique finit toujours par s'effacer.

Je suis ravi aujourd'hui d'avoir fait le choix de l'ombre et de la résistance,

contre les pleins feux d'une poésie spectacle qui ne se congratule qu'elle-même…

.

L'important est d'écrire, non d'être publié ou de faire carrière.

Le reste vient à force de se remettre sans cesse à l'ouvrage…

.

Hélas, que dire de la fausseté d'un temps

qui voit les humains plonger dans les pire travers

de ce qu'ils osent encore nommer “humanité”?

.

Je sais trop ce qu'il en est des déchirements,

des blessures qui ne cicatrisent jamais vraiment,

surtout celles des enfants qui ne devraient jamais être mêlés

à cette horreur qui se prétend adulte…

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Il en est de la célébrité comme de la fortune,

elle a parfois ses revers,

et rien n'est vraiment acquis,

surtout lorsqu'on se croit arrivé quelque part.

Le seul port définitif est celui d'où l'on ne revient jamais.

Devant ce quai là,

quelle que soit la fortune ou la notoriété,

nous sommes tous aussi démunis…

.

Sachez simplement que si nos concitoyens ont décidé,

avec les pouvoirs de tous ordres,

de s'adonner à ce suicide collectif,

il en est qui refusent de participer à la triste comédie.

Il ne nous reste parfois que nos écrits

pour enfouir les ferments et les graines d'une autre humanité,

mais, si nous ne le faisions pas, alors, tout serait perdu…

.

Semons donc,

la terre est généreuse,

au fond,

elle finira bien par faire germer les bonnes graines,

aux dépens de l'ivraie… » 

*

On écrit, on sait que ce n’est jamais lettre morte, même en poste restante.

Il se trouve toujours quelques yeux pour s’ouvrir au passage de ce train de vocabulaire.

*

L’ellébore piquait du nez derrière les volets clos.

Une douce pluie est venue se déposer sur ses pétales neigeux.

Aussitôt, ragaillardie, elle a offert ses plus beaux sourires au jour qui s’en vient.

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Manosque, 5 février 2010

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