Du paradoxe à la française

Publié le 08 mars 2010 par Careagit
"Un paradoxe, d'après l'étymologie (du grec paradoxos, « παράδοξος » : « contraire à l'opinion commune », de para : « contre », et doxa : « opinion »), désigne une idée ou une proposition à première vue surprenante ou choquante, c'est-à-dire allant contre le sens commun. En ce sens, le paradoxe désigne également une figure de style consistant à formuler, au sein d'un discours, une expression, généralement antithétique, qui va à l'encontre du sens commun.
Le paradoxe en est venu à désigner plus tard, de façon plus restrictive, une proposition qui contient ou semble contenir une contradiction logique, ou un raisonnement qui, bien que sans faille apparente, aboutit à une absurdité, ou encore une situation qui contredit l'intuition commune."

Si Wikipédia n'existait pas, il est fort à parier que ce billet se serait bien passé de la traduction grecque du terme "paradoxe". Le paradoxe donc, que l'on prendra ici pour son sens le plus récent, où lorsque le rapprochement de deux évènements, tendances ou termes frôle le ridicule. Ce paradoxe, nos politiques, journalistes et autres bons "observateurs" adorent s'y votrer joyeusement. C'est un scandale, Monsieur le journaliste, que la raffinerie Total de Dunkerque ferme ses portes ! Vous m'entendez ?! un scandale !... Avec les profits gigantesques de Total ! Estrosi, en bon petit soldat de la Sarkozie, Royaume de l'interventionnisme tous azimuts, a pris les armes pour combattre le grand méchant capitalisme. C'est dit, côté syndical, la CGT n'acceptera rien d'autres qu'une raffinerie qui est seule capable de conserver le même périmètre d'emplois. Le politique au service du citoyen, ça ! c'est de la vraie politique Monsieur !
Le problème - ou plutôt le paradoxe - c'est lorsque le politique (ou plutôt ses copains) se battent pour sauver la planète en danger de mort atroce. Pour sauver le monde à la Bruce Willis, rien de mieux qu'un bon raisonnement largement partagé et diffusé. There is no alternative, we must save the world now ! Taxés, les produits importés, les matières premières polluantes, la méchante voiture, son bonus bisounours et son malus père fouettard, caca, les maisons mal isolées, les pets de vache et tout le tintouin.
La voiture donc, reniée, moquée, mal-traitée. Les vieilles, particulièrement, dévastées par les homicides de masse encouragés par la prime à la casse. Alors on crée des voitures électriques, des voitures qui consomment moins de x grammes de CO2 au kilomètre, le politique est là et va sauver le monde bon Dieu !!
Et puis on se réveille un matin, s'apercevant que des petites mains cracra vivaient de ces industries polluantes, de ce pétrole dégoutant et de la pollution des autres. On se réveille, groggy, bien sûr, en ayant férocement contribué à remplir un verre ici tout en vidant une marre là-bas. On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs dit le proverbe populaire. A trop vouloir jouer les supermans sur tous les dossiers du monde et de l'univers, l'on en vient à se vautrer dans une marre de pétrole raffiné.