Flash-back: Ma première fois (2001)

Publié le 10 mars 2010 par Dateurenserie

Juillet 2001

- Allo, ça va?
- Ouais, toi?
- Ouais! On devient fuckfriend?
- Ok!

C’est un peu comme ça que j’ai déniché la fille avec qui j’ai eu ma première relation sexuelle. Enfin, c’est l’essentiel de la conversation. Je vous épargne son film et son groupe favori.

J’ai 18 ans. Et demie même mais, ça, on ne le dit plus un moment donné. Je suis puceau, encore. Je sais ce que c’est l’amour. Je sais ce que c’est se faire larguer, se faire tromper et avoir de la peine. Mais je ne sais pas ce qu’est de faire l’amour et je ne suis motivé que par cela ces temps-ci. Sachez donc que cette offre tombe pile.

10h50. Je suis assis sur le petit banc de bois devant le terminus. J’attends impatiemment celle qui dans les faits devrait me donner la chance d’être enfin un homme. Car n’est pas un homme encore celui qui n’a jamais inséré son Alice au Pays des Merveilles. Désolé pour la métaphore, j’ai été inspiré par ma soirée cinéma.

Je suis un peu stressé. Je sais que c’est ce soir. La soirée charnière. Le soir où il y aura dorénavant le Avant et le Après. Elle doit débarquer dans quelques secondes. Une minute tout au plus. Je vois l’autobus qui s’approche au loin. Les gens sortent un à un de l’autobus voyageur. Comme la photo qu’elle m’avait envoyée était minuscule je comptais sur le fait qu’elle me reconnaisse. Je souriais à tout le monde. Au cas. Soudain, une grande brune répondit à mon sourire.

- Salut!

Elle me plait bien. Pour une première fois du moins c’est parfait. Nous avons marché jusqu’au pit de sable. Une marche d’au moins 45 minutes. Un endroit tranquille, idéal pour boire en paix et retirer quelques vêtements. Ce soir c’est Goldschlagger. Personnellement je n’aime pas mais, j’en ai besoin pour enlever les inhibitions et me donner le courage de passer à l’acte. Nous nous sommes installés sur une couverture et nous avons, en vain, tenté de faire un petit feu.

Quelques grains de pluie se sont mis à tomber. Le contexte parfait pour un rapprochement. Allongés sur le sable, protégés par l’énorme couverture carreautée, nous nous sommes embrassés. Et ce, si passionnément que nous avons retiré notre linge.

La pluie qui coulait sur mon dos était froide. Elle contrastait avec les nuits chaudes et humides des derniers jours.

- T’es prêt? m’a-t-elle dit.
- Ouais! Il est temps.

Les cheveux tout mouillés, j’ai poussé mon dernier soupir dans son oreille. En moins de trente secondes, j’étais devenu un homme.

C’est ça les premières fois.

D.