Impertinence

Par Kasey

     Une fois encore là petite Kath a perdu l'occasion de fermer sa gueule !
 

     " y a une élève de deuxième année qui hésite pas à dire ce qu'elle pense " Oups ! Encore une autorité que j'ai heurté dans son égo.
 

     C'est grave docteur ?
 

     En fait, je pense que je devrais faire attention à ce que je dis ou plutôt comment je le dis surtout devant les gens qui se vexent très facilement, ou qui se prennent trop au sérieux ou qui comme moi ont un orgueil aussi mal placé que leur fierté.
 

     Mais, je ne peux pas m'en empêcher. Lool. Non mais c'est vrai, si je ne suis pas d'accord ou que je ne comprends pas, je ne vais tout de même pas rester dans mon coin sous pretexte que c'est ainsi que le ferait les gens diplomates.
 

    Bon, au moins maintenant, les gens savent à quoi s'en tenir avec moi.


     Quoique d'après tout le monde, maintenant, que j'ai un peu contredit le grand manitou ( désolé mais je ne peux pas non plus dire " amen " sous pretexte que monsieur est cadre ) je risque d'en baver pour les MSP ( mise en situation professionnelle ).
 

     Après tout, pourquoi pas ?

     Si je ne parviens pas à défendre mon point de vue et à l'argumenter, ni à faire le bilan et le BDK ( bilan diagnostic kiné ) de mon patient surprise, ca signifiera que je n'aurais pas le niveau ou des lacunes à combler. Je n'ai donc rien contre mettre les points sur les "i".
 

     Je suis parfaitement capable de me remettre en questions tout comme je sais que je ne suis qu'en deuxième année, que je ne suis pas diplômée, et que j'ai des lacunes ( en traumatologie et en neurologie. ou sur certaines parties du corps comme le membre supérieur. ou sur certaines pratiques comme le rachis.)
 

     Après c'est vrai, qu'il y a des facons de formuler les choses... Et que mettre les formes pour une " autorité " je ne sais pas faire. Et je ne crois pas que j'apprendrais. Oh ! J'ai été très bien éduquée par mes parents. Mais à l'âge de 16 ans, j'ai décrété à la suite d'un évênement que plus jamais je ne me mettrais à genoux devant un homme.
 

     Et jusqu'à présent, à part mon stage en HIA, je n'ai effectivement plus jamais baissé la garde devant un homme.
 

     On est comme on est... Certes, je suis une étudiante, et je dois apprendre que je ne suis sur un lieu de stage que pour un temps donné quand les autres y sont pour toute la vie. Que mes dirigeants ont le pouvoir de ne pas valider mon stage s'ils le désirent. Mais jusqu'à présent, à part le stage en HIA où le refus possible de valider mon stage a été évoqué sans que je comprenne son fondement au vu de mon investissement personnel et surtout moral dans ce stage, bref, à part cela, tant que je suis satisfaite de mon travail avec mes patients, que je participe, que je suis capable de m'améliorer, corriger mes erreurs, être ouverte aux remarques des référents, je ne trouve pas qu'il est utile de se taire pour ménager quelques esprits.
 

     ... C'est ce qui fait pencher à l'heure actuelle la balance vers le libéral après le DE.


     Car si je reste en hopital, je risque d'être amenée à me confronter à ce genre de personne qu'il faut ménager, ou qui présente une autorité suffisante pour te mener la vie dure, et je risque de ne pas parvenir à m'écraser suffisamment...
 

     Toutefois, j'espère que d'ici là mes connaissances, mes bases et ma pratique sera beaucoup plus perfectionnée qu'actuellement où elle présente des déficiences... Et que je pourrais avoir au moins mon savoir comme appui à mon point de vue.
 

      Parmi ce qui a prété lieu à débat... y a eu le cas d'une patiente présentant un fort désir de remarcher, chose que son hémiplégie en l'état actuel, rendait hasardeuse ( quoique possible ) et métastasée ( donc une durée de vie limitée... certes, métastases peut dire un mois, comme un an ou deux... mais ca reste une durée limitée ). Le cadre préférait axer la réeducation ( comprenez objectif kiné ) sur la réeducation de confort, du membre supérieur et de développement des aides dans la vie quotidienne. Ajoutant " c'est comme donner un oiseau à un chat ".
 

     Après la discussion était plus complexe mais j'estimais que si la patiente avait une durée de vie raccoucie la moindre des choses était au contraire d'axer la réeducation sur la marche sans pour autant laisser pour compte la douleur ou autre. Mais au moins, de parvenir à une marche satisfaisante pour la patiente puisque c'était son désir.
 

      Peut être que je dis cela sans prendre en considération certains facteurs ou que je suis une idéaliste.

     Pourtant, mettez vous à la place de cette patiente, qui sans qu'elle sache qu'elle a une vie raccourcie, n'a qu'un désir remarcher. Ne voudriez vous pas ce plaisir offert ?

     Une personne en fin de vie que j'ai eu à charge souhaitait remarcher. A l'époque, j'ignorai la graviter de son état... et même si son confort était une priorité, j'espérais à terme parvenir à un bon état musculaire et un bon contrôle actif de sa hanche pour parvenir à une marche. Car pour ces gens là, quelques pas... C'est déjà toucher les étoiles.
 

     Et à mes yeux, c'est ce qui est le plus important.


    Je ne dis pas qu'il a tort... Seulement, que sur les nombreux points qu'il a évoqué, je n'aurai pas fait comme cela, et je n'aurai pas été de cet avis. Après, si je dois me prendre des vérités ou non dans la figure en MSP on verra ce que ca donne.


     Peut être que je craquerai ? Qui sait... Jusqu'à présent, c'est arrivé que trois fois... Et le seul kiné qui y ait parvenu c'est parce qu'il a tapé où ca fait très mal. Mais sinon, je suis capable d'encaisser à plus forte raison si c'est vrai.


    Ca voudra dire qu'il faut que je bosse davantage.

    Enfin, voilà, Kath fait encore parler d'elle...

    Je vais finir par croire que ma mère a raison quand elle dit " j'aurai détesté t'avoir comme élève ".^^


    Mais non, mais non, je suis gentille. Et tant que mes patients m'apprécient et que je les soulage ou les fais progresser, je suis satisfaite de moi. Et c'est bien la chose primordiale à mes yeux. Les grandes pontes et la diplomatie... Va avec la vieillesse ca rentrera peut être.
 

     Ca ne m'empêche ni d'estimer, ni d'apprécier et encore moins de respecter les gens à qui je parle trop ouvertement.

Ouistiti